Pâte à modeler. L'histoire de la relation épistolaire, sur plus de vingt ans, entre Mary, une fillette australienne âgée de 8 ans, et Max, un juif new-yorkais de 44 ans. Fable sur la solitude et l'amitié, ce premier film d'animation en pâte à modeler, poétique, drôle et totalement dépressif, est une petite merveille !

* Cristal du long métrage au Festival international du film d'animation d'Annecy en 2009.

Un film d'animation sombre et beau !

Elle habite une petite ville tristouille et marronnasse d'Australie. Lui vit à New York la noire, où tout le monde fait la gueule, même la statue de la Liberté. Elle vit avec des parents barges (père empailleur, mère klepto et alcoolo : le sherry, y a que ça de vrai !). Lui est seul ou presque : est-ce que ça compte, un ami invisible qui se taille quand bon lui semble, un chat borgne et un poisson rouge - Henry, neuvième du nom, car il est arrivé des bricoles aux huit précédents...Mary est moche, Max est obèse. Elle a 8 ans et lui plus de 40. Sauf que tous les deux ressemblent à d'éternels enfants terrifiés, frustrés de tendresse et fous de chocolat...Ils reflètent si bien nos angoisses et nos chagrins, ces deux-là, qu'on oublierait pres­que qu'ils ne sont pas tout à fait humains. Car Mary et Max, comme leurs deux cent huit collègues, sont des créatures en pâte à modeler, issues de l'imaginaire mystérieux et tourmenté d'Adam Elliot. (...) Au départ, la petite Mary trouve par hasard le nom de Max dans un annuaire. Max Horovitz, quel drôle de nom ! se dit-elle. Elle lui écrit. Il lui répond. Dès lors, durant près de vingt ans et sans se voir jamais, ils vont correspondre. Aussi perdus l'un que l'autre, et donc parfaitement comiques et pitoyables, ils vont affronter brouilles et retrouvailles, gaffes et regrets. De ces lettres pas vraiment roses, pas toujours drôles, la vie va surgir, avec son cortège d'espoirs entêtants et de désillusions féroces. (...) Paradoxe : tout est drôle dans ce film sombre. Mais d'une drôlerie acide, grinçante, dénuée de guimauve. Car la moindre silhouette d'Adam Elliot provoque en nous un amusement attendri : Max et le pompon rouge posé sur sa kippa, mais aussi l'incroyable mère de Mary, avec ses grosses ­lèvres de vamp défraîchie, la vieille petite voisine ridée de Max, suffisamment miro pour faire bouillir le pauvre Henry IX dans son bocal. Sans oublier le psy - l'incroyablement moustachu Dr Hazelhoff - ni, au bas de l'immeuble de Max, son clodo détesté, rivalisant de formules inventives pour provoquer la pitié des passants indifférents...Loin de nous plomber, cet hymne aux so­litaires, aux paumés, aux doux-dingues - nettement moins fous que les gens dits normaux, au demeurant - rassure : ouf, il existe donc encore, de par le monde, des créateurs aussi doués qu'Adam Elliot pour savoir peindre la misère humaine avec une telle ferveur et mêler aussi bien l'insolence à la magie... Car, dans le ciel au-dessus de la maison australienne de Mary, brille une lune à la Méliès. Et dans le New York de Max, l'ombre fugitive d'Audrey Hepburn, échappée de Diamants sur canapé, semble attendre le taxi qui la déposera, à l'aube, devant les vitrines de Tiffany's… Ce film est une merveille. Pierre Murat. Télérama.fr

Adam Elliot est un réalisateur australien de cinéma d'animation. Il réalise des films d'animation en volume. Son père est un ancien clown acrobate devenu éleveur de crevettes. Adam Elliot souffre de tremblement physiologique, une maladie héréditaire. Il se dit influencé par les photographies de Diane Arbus, les films d'animation de Jan Švankmajer et par Elephant Man de David Lynch. Les critiques ont salué son monde poétique à la fois cocasse et émouvant, et son travail d'animation qui « exacerbe, avec un beau sens du détail évocateur, la poésie tragique et l’humour désespéré ». Adam Elliot obtient l'Oscar du meilleur court-métrage d'animation en 2004 pour Harvie Krumpet et le Cristal du long métrage au Festival international du film d'animation d'Annecy en 2009 pour Mary and Max.

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Ce film est interdit aux moins de 16 ans.