Un chef-d’œuvre, comédie sociale signée Capra. En cette nuit de Noël 1945, la petite ville de Bedford Falls est en émoi. Chaque habitant prie pour George Bailey qui a tenté de mettre fin à ses jours. Les prières montent au ciel, où l'on décide de dépêcher sur Terre l'ange de seconde classe Clarence, afin de sortir Bailey de ce mauvais pas. Chemin faisant, Clarence prend connaissance du passé de George et se rend compte que le malheureux a consacré toute sa vie à faire le bien, s'est effacé pour privilégier le bonheur des siens et aider les autres. Une ultime malversation de Potter, un banquier cupide, a conduit George au bord de la faillite.

(...) George Bailey est sans doute le plus beau des personnages incarnés par James Stewart.  (...). Capra renoue ici avec ses croyances : l'homme contre la machine financière ou politique, le système D contre le système tout court, l'amour et l'amitié contre la cupidité et le profit. Un tube de vitamines, un bain de jouvence. (...) Télérama, Le Guide du cinéma chez soi.

Venant se placer de lui-même sous l'invocation de Leo McCarey que Frank Capra considéra toujours comme un maître, sinon comme son maître, ce sublime conte de Noël est le film le plus riche et le plus complet de Capra. Il combine non seulement la comédie et le drame, le romanesque, la poésie, et même le fantastique pour relater l'histoire d'une destinée reliée, au sein de la communauté où elle se déroule, à toutes les autres destinées de cette communauté, et par extension à celle de l'humanité toute entière. Le propos du film est d'ailleurs beaucoup plus de raconter l'histoire de ce lien que celle d'un individu. Et ce conte qui veut souligner la solidarité de tous les hommes en fournit, dans son intrigue, une démonstration aussi étincelante qu'émouvante. Dans les trois premiers quarts du film, Capra se révèle habile, prenant, parfois touchant. Dans le dernier quart, il se surpasse et le spectateur s'aperçoit qu'il n'a pas seulement affaire à un excellent film comme Capra en a réalisé beaucoup, mais à un chef-d'œuvre. Ce dernier quart du film amène le spectateur -ainsi que le héros- à revoir ce qui s'est passé jusque là dans une autre lumière et sous un autre point de vue. En permettant au héros de contempler pendant quelques instants un monde où il ne serait pas né, Capra (et son bon ange Clarence) l'obligent à sentir le caractère irrémédiable de chacun de ses actes. Comme, pour la plupart, il s'agit d'actes utiles et inspirés par le bien, le fait de les supprimer de la surface de la terre devient une véritable catastrophe. Mais, au-delà de la bonté du personnage, c'est bien le caractère de responsabilité absolue, infinie de chaque action humaine qui est ainsi démontrée à travers l'infinité des relations en chaîne qu'elle a déclenchée. Jacques Lourcelles, Dictionnaire du cinéma : les films, 1992.

Frank Capra est l'incarnation des plus belles années de la comédie hollywoodienne. Des quarante années de sa carrière, trois phases peuvent être dégagées : jusqu'en 1936, il cherche son style, se concentre sur l'écriture de scénarios et tourne des comédies mondaines ; de 1936 à 1941, il donne au cinéma les films les plus représentatifs de son art ; l'après-guerre, où il ne parvient pas à retrouver le feu de la période précédente. En 1944, sort son film le plus connu, Arsenic et vieilles dentelles, chef-d’œuvre d'humour. Il fonde, en 1946, la compagnie indépendante Liberty Films qui produit ses deux derniers succès : La Vie est belle, avec James Stewart dans le rôle d'un idéaliste, et L'Enjeu, avec Katharine Hepburn et Spencer Tracy. Lire la biographie de Frank Capra

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