CINÉMA FRANÇAIS ANNÉES 60 ET 70 !
Coup de tête
François Perrin joue dans l'équipe de football de
Trincamp, où tout est football, où l'on roule football chez Brochard, où
l'on se meuble football chez Logerand, où l'on boit football au
"Pénalty" et où l'on travaille football chez Sivardière, P.D.G. de
l'usine et président du club. Lors d'un entraînement, François bouscule
Berthier, la vedette de l'équipe. Après un coup de gueule, il est
d'abord renvoyé de l'équipe, puis congédié de l'usine où il travaille.
Un soir, à la suite d'une altercation, il est chassé du café des
supporters, son dernier refuge. Décidé à quitter la ville, il veut
revoir une dernière fois Marie, sa petite amie. Il a un peu bu et ses
adieux provoquent un scandale. Une heure plus tard, accusé d'agression,
François est amené au commissariat. Deux mois plus tard, le petit club de football a fait
une fantastique percée en Coupe de France mais le car des joueurs se renverse et l'équipe se
retrouve à court d'effectif. Bon gré mal gré, on décide donc à la
dernière minute de rappeler Perrin, toujours incarcéré. Une décision que
les dirigeants du club ne sont pas prêts de regretter...
Ne vous y trompez pas : ce petit film est un grand film et Patrick Dewaere en est l'interprète idéal. Voilà l'exemple symptomatique d'un film sorti en 1979 dans un anonymat
relatif et qui, aujourd'hui, fait figure de film culte,
non seulement auprès des "footeux", mais aussi de bon nombre de
cinéphiles qui voient en Coup de tête le meilleur film de Jean-Jacques Annaud,
un cinéaste qui a pourtant connu par ailleurs des succès commerciaux
autrement plus retentissants. Mais à propos, qu'est-ce qu'un "petit
film" ? Reconnaissons que cette formule est souvent source de
malentendus. Si elle est censée simplement désigner un film à petit
budget, réalisé avec une économie de moyens et sans ambition démesurée
ni battage médiatique, alors oui, Coup de tête rentre
indéniablement dans cette catégorie. En revanche, si elle insinue
sournoisement qu'il ne s'agit que d'une "modeste comédie française", un
genre au mieux mésestimé, au pire méprisé, alors mettons tout de suite
les choses au point : non, Coup de tête n'a rien d'un
petit film, mais plutôt d'une grande comédie, tant par l'originalité de
son scénario, la saveur de ses dialogues et l'efficacité de sa mise en
scène que par la qualité de son interprétation.
(...) Rassurons tout de suite les réfractaires au football qui n'auraient pas encore vu le film. Coup de tête
ne se prétend pas être un film sur le foot, mais plutôt une comédie
satirique sur le vedettariat. Son réalisateur est d'ailleurs clair sur
ce point : « Coup de tête n'est pas un
film sur le foot, mais sur la façon dont le succès change le regard des
gens. (...) C'est avant tout un film sur la France des supporters, sur la
franchouillardise d'une petite ville de province et la mesquinerie de
ses notables, où le football n'est finalement que la toile de fond.
Comment un bagnard, un primate, la lie de la société peut devenir
intouchable, et dans quelles circonstances, tel est le véritable propos
de Coup de tête. (...) Il faut ici souligner le travail remarquable de Francis Veber et
sa contribution importante au résultat final. C'est lui notamment qui
est à l'origine des dialogues savoureux, des répliques devenues cultes
et du retournement de situation final, une idée subtile qui participe
beaucoup au charme du film. (...) Lire l'intégralité de l'article rédigé sur le film par dvdclassik
Né en
1943, Jean-Jacques Annaud débute à la fin des années 1960 en réalisant plus de 400 films
publicitaires en Afrique et en France, dont de nombreux seront couronnés
dans les grands festivals. Dès son premier long-métrage (La victoire en chantant,
tourné en Côte d’Ivoire et lauréat de l’Oscar du meilleur film en
langue étrangère à Hollywood en 1977), il développe un indéfectible
attrait pour les cultures du monde. Après un film français devenu culte dans son pays (Coup de tête, 1979), Jean-Jacques Annaud s’installe au Kenya, en Écosse et au Canada pour y tourner La guerre du feu qui
le consacre sur le plan international (Césars du Meilleur Film et du
Meilleur Réalisateur 1981). Il dirige ensuite Sean Connery dans les
décors italiens et les monastères allemands de Le Nom de la rose (1986,
César du Meilleur film étranger et David Di Donatello de la meilleure
direction artistique), d’après le roman éponyme d’Umberto Eco. Le
metteur en scène triomphe à nouveau quelques années plus tard en
adoptant le point de vue de L’Ours (1988,
César du Meilleur réalisateur) au cœur des paysages choisis des
Dolomites, d’Allemagne, du Canada et d’Autriche. Il tourne ensuite L’amant (1992)
au Vietnam, l’adaptation du roman autobiographique de Marguerite Duras,
dont il restitue avec brio l’atmosphère de l’Indochine coloniale. Puis
il repart vers les Rocheuses canadiennes pour y tourner le premier film
de fiction en relief jamais réalisé en Imax-3D (Guillaumet, 1995)...
Visitez la page facebook des médiathèques...