A PARTIR DE 8 OU 10 ANS !
Lettre à Momo (Momo e no tegami)
Momo, une fillette de onze ans, quitte Tokyo pour s’installer avec sa mère sur une petite île où le temps semble s’être arrêté. Guidée par sa mère pour faire la
connaissance des jeunes de l’île et aussitôt prise sous la protection du
gentil Yota, Momo ne parvient cependant pas à intégrer la sympathique
bande. Le jour où elle est invitée à sauter dans l’eau du haut d’un
pont, elle n’y arrive pas. Elle a la tête ailleurs. Elle porte avec elle une lettre inachevée de son père disparu en mer. Que voulait-il lui dire avant de disparaître ? Un jour, elle distingue une ombre aux côtés de sa mère. Puis,
dans le grenier de la maison, elle découvre que les figures d’un roman
illustré ont disparu et elle entend des bruits suspects. Une succession de phénomènes étranges commencent à se produire…
Un film ancré dans la vie quotidienne et les traditions mystiques japonaises, à la fois drôle et touchant.
Tisser des liens, renouer, réparer, est la grande affaire de cette
fantaisie d’une bienveillance rare, pleine d’insistance têtue comme
peuvent l’être les gamins sages ou indisciplinés, qui convoque les
forces intérieures et telluriques dépassant l’humain, toutes les
puissances du monde, pour rendre celui-ci plus fraternel et accueillant. Les Cahiers du Cinéma
Le scénario jongle en permanence entre fantastique tendre et drôlerie,
il frôle le mélodrame, mais culmine dans une séquence finale haletante,
spectaculaire et émouvante. Une nouvelle belle réussite de l'animation
japonaise tous publics. Positif
Il aura fallu sept ans au cinéaste Hiroyuki Okiura, pour terminer Lettre à Momo, son second long métrage, un film d'animation, presque entièrement réalisé à la main. Il s'était fait connaître en 1999 avec Jin Roh, la brigade des loups, un film dur et politique, magnifique mais très clairement déconseillé aux jeunes enfants. Avec Lettre à Momo,
Hiroyuki Okiura a écrit son premier scénario, une histoire très
personnelle sur la famille, et quant à elle parfaitement adaptée à un
jeune public. Ce film, avec beaucoup de finesse et de pudeur, parle de
la perte d'un être cher et de la manière dont chacun gère ses émotions
face à cette perte. C'est aussi et avant tout le parcours initiatique
d'une fillette de onze ans qui va apprendre à communiquer ses sentiments
tout en étant sensible à ceux des autres. Le quotidien des habitants de
l'île et les relations entre Momo et les membres de sa famille sont
très réalistes. Mais cela n'empêche pas le fantastique de s'immiscer dès
le début du film et de s'épanouir pleinement au cours du récit. Les
trois « yokaï », des clowns malgré eux par leur comportement puéril et
dangereux, ne vont pas laisser à Momo un seul moment de répit. C’est
donc également l’histoire d’une petite fille qui grandit d’un coup à
cause des événements auxquels elle est confrontée. Vous ne rirez pas
souvent à gorge déployée, mais certaines scènes sont vraiment amusantes.
Malgré le sujet délicat abordé par le film, Lettre à Momo ne
cherche pas à faire pleurer le spectateur à tout prix. Il ne s’agit pas
d’un mélodrame facile et complaisant, mais d’un film d’une profondeur
incroyable, avec des personnages complexes, qui ne sont ni mauvais, ni
bienveillants. Au bout de cette aventure, c’est tout de même l’amitié et
l’abnégation qui l’emporteront sur l’égoïsme et le repli sur soi, pour
notre plus grand plaisir. Benshi
Hiroyuki Okiura est un mangaka et réalisateur de films d'animation japonais né en 1966. En 1995, il supervise l'animation des personnages du film de Mamoru Oshii Ghost in the Shell. Son premier long métrage, Jin-Roh, la brigade des loups, conte futuriste et humaniste, sort en 1999 et remporte un franc succès critique comme public. Il poursuit sa carrière d'animateur en travaillant sur de nombreux films, en particulier Metropolis de Rintaro et Haruyo Kanesaku (2001) et Paprika de Satoshi Kon (2006). Après sept ans de travail, Hiroyuki Okiura sort Lettre à Momo sorti en France en 2012.
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