LA VIE MÊME
Jours de pêche en Patagonie (Días de pesca- VOstf)
En quête d'un nouveau départ, Marco décide de partir en Patagonie s'initier à la pêche au requin. Cependant la pêche ne semble pas être la seule raison de sa présence dans la petite ville de Puerto Deseado ; Marco cherche sa fille. La désolation des paysages est un reflet subtil du désarroi de ce père, un film humaniste et universel.
Le film qui a fait connaître ce cinéaste argentin en France, il y a
un peu plus de dix ans, s'intitulait Historias mínimas. Depuis, Carlos
Sorin n'a fait que voyager léger : scénarios réduits à l'essentiel,
mises en scène proches de l'épure. On se croirait chaque fois chez
Tchekhov. Surtout avec ce héros aux grands yeux tristes et au sourire
envahissant (on dirait un héros burlesque du muet) qui s'en va en
Patagonie s'essayer à la pêche au requin. Revoir sa fille, surtout, trop
longtemps ignorée, dédaignée.
(...) Rien
ne réussit au personnage, ni ses tentatives de pêche, ni ses
retrouvailles familiales. Mais il ne se décourage pas vraiment. Dans
cette petite ville immobile au nom prédestiné, Puerto Deseado («
Port-Désiré »), il rencontre de jeunes Colombiens rieurs et voyageurs,
une boxeuse bolivienne enthousiaste et, dans un magasin de jouets, un
chien en peluche qui « rocke » ferme en agitant ses oreilles... Ça lui
suffit. En héritier du grand cinéma humaniste de jadis — son regard
tendre fait songer à Vittorio De Sica —, Carlos Sorin filme une
renaissance. Un nouveau départ. Pierre Murat, Télérama.fr, 2015
Né en 1944 à Buenos Aires en Argentine, Carlos Sorín se fait remarquer en 1986 avec
son premier film de fiction, La Pelicula del Rey (1986), qui a
notamment été distingué par le Lion d'Argent à Venise et le Goya pour le
meilleur film étranger. Son second long métrage, Eternas Sonrisas de
New Jersey, mettait en scène Daniel Day Lewis en dentiste fou. Suit une
longue période où Carlos Sorín se consacre uniquement au film
publicitaire. A cette époque le réalisateur, qui avoue "préférer le
documentaire à la fiction, les biographies aux romans", tourne pour la
première fois avec des personnages réels - expérience qu'il souhaitera
renouveler dans le cadre d'un long métrage. Ainsi, après treize ans
d'absence, il revient au cinéma en 2002 avec Historias minimas, où les
trois protagonistes, cherchant à briser une solitude qu'ils n'ont pas
choisie, voient leurs destins s'entrecroiser sur les routes de
Patagonie. Cette région de l'extrême sud de l'Argentine, avec ses
paysages immenses et désolés, sert aussi de toile de fond à Bombón el
perro qui, à l'instar d'Historias mínimas, est porteur d'un
formidable espoir.
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