LA VIE MÊME
Mademoiselle Chambon
Jean est quelqu'un de bien : un bon maçon, un bon fils, un bon père et
un bon mari. Et dans son quotidien sans heurt, entre famille et travail,
il croise la route de Mademoiselle Chambon, l'institutrice de son fils.
Il est un homme de peu de mots, elle vient d'un monde différent. Ils
vont être dépassés par l'évidence des sentiments.
* César 2010 de la Meilleure adaptation
Rien d'original
dans l'histoire de ce maçon taiseux qui tombe amoureux de l'institutrice
de son fils en l'écoutant jouer du violon... Mais cette trame simple
est sublimée en un récit romantique, efficace grâce à son dépouillement.
Comme dans Le Bleu des villes et Je ne suis pas là pour être aimé, Stéphane Brizé cultive un minimalisme formel qui rehausse la complexité de ses personnages et des liens qui les unissent. Sandrine
Kiberlain éclaire Véronique Chambon d'une flamme vacillante. Quant à
Vincent Lindon, il pousse à l'extrême une économie de jeu déjà appréciée
dans Ceux qui restent, d'Anne Le Ny. Cette épure fait éclore une
rare délicatesse. Ainsi, lors de ce repas familial où Jean regarde si
intensément Mlle Chambon que sa femme comprend tout... Pas de dialogue,
presque pas de mouvement, et tout est dit. Le film de Stéphane Brizé est
à l'image de cette scène, qui joue sur l'étirement du temps pour faire
jaillir l'émotion. — Juliette Bénabent, Télérama.
Né à Rennes,
Stéphane Brizé a emprunté quelques chemins de traverse avant de passer
derrière la caméra en 1999. D'abord technicien dans différentes chaînes de
télévision, c'est là qu'il commence à fréquenter différents cours d'art
dramatique et à tâter la mise en scène de pièces de théâtre.
Il prend goût à la direction d'acteurs, au spectacle et commence alors à tourner quelques courts-métrages Bleu dommage, L’œil qui traîne,
qui obtiennent de beaux succès en Festival. Fort de ces
expériences, il tente de monter un long-métrage en 1999, Le bleu des villes avec en tête d'affiche Mathilde Seigner.
Le coup d'essai est réussi : le film est un beau succès d'estime
soutenu par la critique et bénéficiant d'un bon bouche-à-oreille.
Le
temps fait son œuvre et il met six ans pour réaliser son deuxième film,
hésitant à franchir ce pas décisif (il réalise tout de même un
court-métrage et un documentaire entre-temps). Le résultat, en 2005,
est Je ne suis pas là pour être aimé. Son univers sentimental et léger s'affine alors et se teinte d'une veine plus mélancolique, voire cru avec Entre adultes en 2007.
Acteur
à ses heures, Stéphane Brizé n'oublie pas ses années de théâtre et
apparaît parfois devant la caméra d'autres cinéastes comme dans Le nouveau protocole de Thomas Vincent,
en 2008. Au rythme d'un film tous les deux ans, il semble par ailleurs
avoir trouvé son rythme de croisière et revient en 2009 avec une
adaptation d'Eric Holder, le drame sentimental Mademoiselle Chambon.
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