LA VIE MÊME
Oslo, 31 août (Oslo, 31 août - Vostf)
En fin de cure de désintoxication, Anders se rend en ville pour une journée, à l’occasion d’un entretien d’embauche. Il en profite pour renouer avec sa famille et ses amis, perdus de vue. Une lutte intérieure s’engage en lui, entre un profond sentiment de gâchis face aux occasions manquées, et l’espoir d’une belle soirée et, peut-être, d’un nouveau départ. Performance d'acteur, portrait d'une ville et d'une dérive, une perle noire et rare…
* Sélection "Un certain regard", Festival de Cannes 2011.
* Grand Prix du Jury - Long métrage européen pour Joachim Trier, Premiers Plans d'Angers, 2012.
Voilà un film
qui, au lieu de nous divertir aimablement comme tant d'autres, semble
nous demander pourquoi on vit, nous rappeler pourquoi on meurt. D'une
beauté foudroyante, d'une lucidité perçante, Oslo, 31 août est
une perle rare. Son héros au bord du vide est du genre inoubliable.
L'effet de sidération commence dès le prologue, série de vues de la
capitale norvégienne, étrangement déserte, sur fond de voix intérieures
et souvenirs de jeunesse. Outre la litanie des « Je me souviens »
à la Georges Perec, cette Scandinavie-là est tout imprégnée de culture
française. Le réalisateur, Joachim Trier, connaît autant Barthes que
Bresson, Stendhal que Godard. Son premier film, Nouvelle Donne, évoquait irrésistiblement le Desplechin de Comment je me suis disputé..., avec ses rivalités littéraires et juvéniles, ses ambitions corrigées.
Oslo, 31 août est librement adapté du Feu follet
de Pierre Drieu la Rochelle, devenu trente ans après sa parution (en
1931), le chef-d’œuvre de Louis Malle, et celui de son acteur, Maurice
Ronet. Le personnage de
Drieu la Rochelle était un dandy défait, un jet-setteur en bout de
course. Son héritier norvégien, prénommé Anders, est plus quotidien : un
grand garçon en jean-baskets, au regard intense, au sourire charmant.
Mais lui aussi termine une cure de désintoxication - drogue comme dans
le roman, plus alcool comme dans le film de Malle. Le 31 août est sa
journée de « permission ». De retour en ville, il revoit des proches,
tente de retrouver une amoureuse perdue de vue, se glissera dans l'une
de ces soirées qui étaient son milieu naturel, quelques années
auparavant. La question du suicide hante
le film, comme jadis le roman. Prince déchu, dégrisé, Anders, c'est
désormais monsieur Tout-le-monde ou presque, à la recherche d'une raison
de garder sa place parmi les vivants. (...)
Oslo, 31 août,
brille par une dernière ligne droite étourdissante, tout
en sensations et décibels, piètres remparts contre la solitude. Ce sont
l'ivresse nocturne, les débordements dionysiaques, le sel même de la
jeunesse du personnage qui sont, cette fois, interrogés, mis à
l'épreuve. Le film y gagne l'attrait supplémentaire d'une fête un peu
fêlée. De celles qui se terminent à l'aube d'un premier septembre,
autour d'une piscine de plein air et de ses hauts plongeoirs. Vertige
compris. Louis Guichard, Télérama.fr
Joachim Trier est un réalisateur et scénariste norvégien, né à Copenhague en 1974. Il réalise Reprise, son premier long métrage, en 2006 ainsi que Plus fort que les bombes en 2015.
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