CHRONIQUES HISTORIQUES, POLITIQUES ET SOCIALES
Dieu à l'école de la République
Comment imaginer un imam, un rabbin, un prêtre, un pasteur et un bouddhiste, et des agents de la fonction publique parler ensemble de la laïcité, de l'avortement, de la place des femmes dans la société ou de l'extrémisme religieux, avec une totale liberté de parole et de ton, dans des termes accessibles à tous ? En poussant la porte d'Emouna, l'Amphi des religions, et en s'installant avec eux pendant un an. Cette première formation inter-religieuse en France, et même au monde, initiée par Sciences Po après les attentats de 2015, réunit chaque année une trentaine de responsables religieux et laïcs actifs.
Le but : ouvrir le dialogue entre les religions et trouver les clefs pour construire un bien vivre ensemble dans une France multiple et laïque. Une histoire hors normes dont il est urgent de rendre compte pour montrer que tout est encore possible.
Le documentaire est pour moi l'acte de poser un regard sur le monde. Un regard singulier et affirmé. L'engagement
est indissociable à mes yeux de la démarche documentaire. C'est la
volonté de raconter le monde, sa complexité, de témoigner des maux dont
il souffre mais aussi de sa beauté, de rendre sensible sa diversité, de
mettre en lumière les femmes et les hommes qui y vivent et le font,
leurs cultures et leurs propres regards sur le monde qui les entoure.
C'est donner à voir ce qu'on ne voit jamais ou trop peu, poser le regard
là où on ne le pose pas assez. Dans la démarche documentaire, la
décision de faire un film procède à la fois du hasard et de la
nécessité. Hasard de la rencontre avec une personne, une histoire, une
humanité. Nécessité d'en témoigner au monde, et parfois urgence.
A
cette nécessité s'ajoute le plaisir de la rencontre. Faire un film,
c'est aller au devant de l'autre. Robert Kramer explique ainsi son choix
du cinéma: "Pour qu'il m'apprenne à toucher inlassablement du regard à quelle distance de moi commence l'autre". Rencontrer l'autre relève d'une forme de quête, celle de soi, de son humanité et de notre universalité. Faire
un documentaire signifie aussi entrer dans un processus créatif aussi
singulier que le regard qui est posé. Il n'y a selon moi ni "sujet", ni
"forme" particuliers qui détermineraient ce qui entre dans le champ du
documentaire. L'approche cinématographique est un défi permanent. C'est
s'interroger sans cesse sur la façon d'aborder une histoire, sur la
forme la plus pertinente pour en rendre compte. C'est aussi une quête de
la beauté. On peut approcher une histoire de multiples façons, le
documentariste choisit le ton de narration qui lui correspond. C'est ce
choix qui détermine sa sensibilité de cinéaste. Anncik Redolfi
Ici pour accéder au site de la réalisatrice Annick Redolfi.
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