L'image qu'on s'en fait

Solidement rivés au sol le long des autoroutes, des panneaux gigantesques jalonnent le territoire français. Il s'agit d'exposer des images incontournables, évidentes et réfléchissantes, dans lesquelles certains acceptent de se reconnaitre, où d’autres ne se retrouvent pas. Une France des cimes et des cours d’eau, du fromage et du bon vin, des belles abbayes : autant de représentations qui rassurent, fédèrent et figent. 

Un film très hétérogène, très multiple, à l'image précisément de l'éclatement identitaire qu'il décrit et qu'il promeut. Parce que c'est bien ça le sujet : qu'est-ce que c'est que la France? Qu'est-ce que c'est qu'être français. Eh bien se sentir français c'est en grande partie adhérer à une fable. La France c'est surtout L'image qu'on s'en fait, qui n'est en général pas plus consistante qu'un costume folklorique ; qui peut-être une image d'Epinal. (…) En même temps, dans sa grade pluralité, le film prête attention à des gens qui se sentent de quelque part, qui se sentent mal ailleurs que quelque part. Sous ses dehors dilettantes, aléatoires, presque oulipiens, ou coq à l'âne, le film est d'une grande cohérence dans sa recherche, dans l'exploration de sa question centrale. François Bégaudeau 

Lire Ici une analyse du film par Giuseppe Di Salvatore.

Réalisateur, cadreur, monteur, producteur, Seb Coupy est un cinéaste documentariste qui s'intéresse à des champs d'expérimentation variés telles que les questions de société, la psychiatrie, les personnes âgées, la question du politique, la musique expérimentale... Il obtient le Prix Découverte de la Scam en 2014 avec son film Lux (2012), road movie paradoxalement lumineux, tout en sons et photos, à travers un Burkina Faso plongé dans les ténèbres. Le film est co-réalisé avec Bertrand Larrieu, ingénieur du son qui partage régulièrement des projets avec Seb Coupy. Sa filmographie débute en 1997 avec Do you like my voice ?  film co-réalisé avec Philippe Chatelain et Mathieu Doll, autour de la musique improvisée de Michel Doneda, Daunik Lazro et Atau Tanaka. En 1999, Seb Coupy filme un état de la scène new-yorkaise à travers le développement d'une salle représentative et fondatrice d'une musique hors normes, la Knitting Factory : Petite histoire de la création musicale new-yorkaise. Citons également Entretiens courants de la station (2003), dans lequel Jean-Michel Touzin et Seb Coupy filment la vie dans une station-service, espace unique où se superposent la vie privée et l'activité professionnelle, l'intime et le public. Seb Coupy filme sa grand-mère dans le beau Adèle (2006), la veille de son départ en maison de retraite. Avec Cartographie (2008), Seb Coupy entre en interaction avec le personnel et les patients de l'Hôpital de Jour de Gonesse en leur demandant de dessiner de mémoire une carte du monde sur une feuille de papier au format "grand monde", chacun proposant la vision d'un monde et la commentant. Lors des présidentielles de 2007, Seb Coupy et Bertrand Larrieu questionnent les affiches électorales dans Vu le candidat (2010). Ce film est primé au Festival Poindoc en 2012. Enfin, Portraits de jour avec caméra (2011) présente la question du portrait, dans un hôpital psychiatrique. En 2019, il achève L’image qu’on s’en fait, un long métrage documentaire.

Retrouvez ici les autres réalisations de Seb Coupy sur film-documentaire.fr.

En dehors de la télévision ses films ont été diffusés dans des lieux aussi divers que des centres d’art contemporain, des musée d’ethnographie, des prisons, des patinoires ou des grottes et dans nombre de festivals en France et à l’étranger.

Par ailleurs, il enseigne l'écriture et la réalisation documentaire lors d'ateliers, et intervient notamment à l'université de Lyon. Seb Coupy a régulièrement collaboré avec la Vidéothèque de la Maison du livre, de l'image et du son pour animer une séance ciné-découverte dans le cadre des Courts du réel, organisé chaque année en écho du Festival du film court de Villeurbanne.

Retrouvez ici d'autres films de Seb Coupy disponibles en DVD dans les médiathèques.

Ici, les documentaristes invités à la Maison du livre, de l'image et du son dans le cadre du Mois du film documentaire depuis 2000.