6 mai 2007, second tour de l'élection présidentielle. Alors que les Français s'apprêtent à élire leur nouveau Président, Nicolas Sarkozy, sûr de sa victoire, reste cloîtré chez lui, en peignoir, sombre et abattu. Toute la journée, il cherche à joindre Cécilia qui le fuit. Les cinq années qui viennent de s'écouler défilent : elles racontent l'irrésistible ascension de Sarkozy, semée de coups tordus, de coups de gueule et d'affrontements en coulisse…

Il monte les marches du podium. Là-haut bruisse une foule excitée, celle de la place de la Concorde, venue l'acclamer. Il lève les bras, mi-marionnette, mi-rock star. Voilà... Nicolas Sarkozy a gagné : il est président de la République. Et plus seul que jamais.

C'est la lutte d'un homme pour accéder au pouvoir suprême qu'ont disséquée Xavier Durringer et son scénariste, Patrick Rotman, dans ce film totalement inattendu dans un cinéma français qui a longtemps confondu censure et prudence. Ce n'est pas une réflexion politique, mais un western : le dernier affrontement entre Sarkozy et Villepin ressemble à un duel où les mots sifflent comme des balles. Et une farce : inénarrable moment où, poursuivi par une horde de paparazzis felliniens, Villepin fonce dans l'onde de La Baule... même si le dernier (bon) mot revient au futur président : « Ce que vous étiez beau, Dominique ! On aurait dit Ursula Andress dans James Bond contre Dr No ! »...

On a écrit, lors de sa sortie, que le film était un hymne à Sarko. Non que les auteurs aient voulu le déifier. Ils le montrent aussi odieux, cynique et brutal que les autres, mais il est vrai que, grâce à Denis Podalydès, génial, le monstre (politique) devient un homme (blessé). Et donc un vrai personnage de cinéma qui, à l'époque, s'élevait, alors que les autres tombaient. Aujourd'hui... — Pierre Murat, Télérama.fr, 2013.


Né à Paris le 1er décembre 1963, Xavier Durringer a suivi les cours d'Acting International. A 25 ans, passionné par le théâtre, il fonde sa propre compagnie, La Lézarde et crée sa première pièce, Une Rose sous la peau, au Festival off à Avignon. Il sera par la suite régulièrement invité à Avignon pour y présenter ses pièces. En 1989, boursier du Centre national des lettres, il écrit La Nuit à l'envers, diffusé sur France Culture. Suivront de très nombreux textes, parmi lesquels Une Petite entaille, créée en 1990 à l'ANPE du spectacle à Paris, Une envie de tuer sur le bout de la langue (1991), La Quille (1993), Quand le père du père de mon père (1994), montage de textes en français, cajun, créole et américain, Des Jours entiers, des nuits entières (1995), Histoires d'Hommes et Les Déplacés (2005). L’écriture de Xavier Durringer privilégie un langage cru pour explorer des personnages au parcours sinueux et aux amours torturées. Il se tourne vers le cinéma en 1993 avec La Nage indienne, puis réalise J'irai au paradis car l'enfer est ici (1997), Chok dee (2004), La Conquête (2011), sélectionné au Festival de Cannes, Paradise Beach (2019). Xavier Durringer signe également des films pour la télévision tels que Les Vilains (1999), Les Oreilles sur le dos (2001), Lady Bar (2007), Hiver Rouge (2012), la saison 1 de la série La source (2013), Rappelle-toi (2016), Un mauvais garçon (2020).

> Découvrez d'autres films réalisés par Xavier Durringer disponibles et DVD dans les médiathèques.

En cours de chargement ...
Ce film est interdit aux moins de 16 ans.