Dans un futur proche, l'ordre mondial a changé. Avec ses dix millions de chômeurs, la France fait désormais partie des pays pauvres. La population oscille entre révolte et résignation, et trouve un exutoire dans des combats télévisés ultra violents, où les participants sont dopés en toute légalité et où tous les coups sont permis. Reda, dit Arès, est un ancien combattant qui vit de petits boulots de gros bras pour la police. Tout va changer lorsque sa sœur se fait arrêter et qu'il doit tout mettre en œuvre pour les sauver, elle et ses filles.

Paris, 2035... Sous les apparences de ce polar d'anticipation, moderne et violent, se cache un beau mélodrame à l'ancienne.

Le réalisateur et son équipe ont l'intelligence de miser sur l'ambiance et non sur la technologie : des tentes de sans-abris un peu partout, une lumière poisseuse, des panneaux publicitaires géants sur la tour Eiffel, et nous voilà dans le Paris de 2035, d'autant plus effrayant que vraisemblable, proche du New York décrit par Richard Fleischer dans Soleil vert... Les combats télévisés entre monstres bodybuildés sont devenus la distraction favorite des dix millions de chômeurs, et comme toutes les drogues ont été légalisées, les laboratoires pharmaceutiques ont remplacé un État défaillant. Un produit toxique porté par un champion spectaculaire assure une pub et des ventes monstrueuses. Après avoir (secrètement) fait mourir plus de trois cents cobayes, un groupe a trouvé le « patient zéro » : le seul à pouvoir résister à la substance qu'il a inventée. Pour sauver sa sœur, Arès, combattant déchu devenu flic, accepte de remonter sur le ring, au risque de sa vie...

On ne sait pas faire ce genre de films en France, dit-on. Mais si ! A condition d'avoir la passion du film de genre, le sens du rythme et une vraie habileté à mêler stéréotypes et petits cailloux cinéphiliques (Arès se nomme Kowalski, comme Marlon Brando dans Un tramway nommé Désir, Clint Eastwood dans Gran Torino est un des personnages de Blade Runner)... D'ailleurs, sous l'apparence d'un polar moderne et violent se cache un beau vieux mélo, avec ses personnages caractéristiques : le héros faussement salaud, les deux sœurs orphelines et le super traître. Sans oublier quelques seconds rôles comme on savait les écrire, jadis, remis au goût du jour : la flic androgyne et sexy (Hélène Fillières), le travelo généreux qui court après des « mercis » qu'on lui refuse (Micha Lescot)... C'est fait aux petits oignons. Pierre Murat, Télérama.fr

Jean-Patrick Benes est un réalisateur, scénariste et dialoguiste français né en 1971. Il participe au scénario de Quatre garçons pleins d’avenir (1996) de Jean-Paul Lilienfeld et Les Dents de la nuit (2007) de Stephen Cafiero et Vincent Lobelle. Il coréalise avec Allan Mauduit les courts métrages Patiente 69 (2005) et Chair fraîche (2006) puis le long métrage Vilaine (2007) avec Marilou Berry. Il est également coréalisateur la série Kaboul Kitchen (2012). Il réalise en solo le film de science-fiction dystopique Arès en 2014, puis Le sens de la famille, avec Franck Dubosc et Alexandra Lamy en 2020.

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Ce film est interdit aux moins de 16 ans.