En Islande, alors que tout le monde se prépare pour les fêtes de Noël, une ambiance particulière s’empare du pays. À la campagne, une ferme abandonnée brûle. Dans une école, un chœur d'enfants entonne des chants de Noël. Dans un abattoir, les volailles paradent sur un rail. Dans un musée, une mère se dispute avec son ex-mari au téléphone. Dans un salon, une jeune fille fait essayer à sa grand-mère un casque de réalité virtuelle...

Cinquante-six micro-nouvelles esquissent un portrait onirique et insolite de l’Islande au moment des fêtes de fin d’année.

Les premières minutes sont déconcertantes : quel rapport entre une voiture sous les rouleaux d’une station de lavage, des sauveteurs en montagne, vus de dos et de loin, ou une mère et son bébé, assis bien au chaud, observant un oiseau bien au froid derrière la vitre ? On n’a pas le temps de s’agacer qu’on est déjà ailleurs. Dans une église vide, devant un cercueil d’enfant d’un blanc immaculé. Assis sur un banc, le pasteur téléphone : « Je devrais terminer vers 14 heures. Je cherche un cadeau de Noël pour ta mère. » Il faut alors se rendre à l’évidence, Écho ne raconte pas d’histoire à proprement parler. Ou plutôt, le troisième long métrage de Rúnar Rúnarsson (Sparrows) en raconte cinquante-six, qui durent de quelques secondes à plusieurs minutes et dressent, in fine, un portrait impressionniste de la société islandaise.

Les scènes, tournées selon une règle unique — des plans fixes et souvent larges —, composent un puzzle disparate : c’est tantôt du documentaire mis en scène, tantôt de la fiction jouée par des acteurs amateurs. Le spectateur jouit ainsi, dans les limites strictes imposées par le dispositif, d’une précieuse liberté de rêverie. On pense à cette micro-nouvelle, longtemps (et sans doute à tort) attribuée à Hemingway : À vendre, chaussures ­bébé, jamais portées…

Concentré sur la période des fêtes de fin d’année, le quotidien qui fait Écho se révèle par bribes, laissant imaginer mille scénarios possibles. Un type brûle la maison de sa grand-mère pour s’éviter une rénovation coûteuse. Une collégienne se fait gronder pour avoir cassé le nez d’un camarade. Sur une scène, des enfants jouent un spectacle de la Nativité devant un océan de téléphones portables brandis par les parents. Cruauté, absurdité ou banalité des temps modernes, saisis comme sur le vif et livrés à notre contemplation fascinée. Télérama.fr, 2019

Rúnar Rúnarsson est un réalisateur, scénariste et producteur islandais né en 1977. Il a vécu au Danemark pendant 7 ans, où il est sorti diplômé de la Danish Film School en 2009. Il réalise son premier long métrage, Volcano, en 2011. En 2015, Sparrows remporte quatre prix au Festival de Cinéma Européen et des Arcs et la Coquille d'or au Festival international du Film de San Sébastien. Son dernier film, Echo, est sorti en 2019.

> Découvrez d'autres films et séries de cinéastes Islandais disponibles en DVD dans les médiathèques.

En cours de chargement ...
Ce film est interdit aux moins de 16 ans.