Film à suspense. Daniel, ex-policier reconverti dans le recouvrement de dettes, effectue son sale boulot sans émotion, ni affect. Un jour d’hiver, sur le parking d’un routier, il se fait aborder par Laura, une fille de dix-huit ans qui lui demande de la raccompagner. Il accepte. En chemin, elle lui propose ses services contre de l’argent. Furieux, Daniel l’éjecte de sa voiture. Le remords et la violence de sa réaction le poussent à faire demi-tour et à revenir sur ses pas, mais Laura a disparu…

Oscillant entre drame psychologique et thriller, Disparue en hiver est une réussite à tout point de vue.

Film inédit dans les médiathèques.

Oscillant entre le drame psychologique et le thriller, Disparue en hiver de Christophe Lamotte appartient aux bonnes surprises du cinéma noir français. Le drame relate l’histoire d’un ex-flic reconverti dans le recouvrement de dettes, chargé par une vieille dame de retrouver sa petite fille disparue, jouée par une Lola Creton précédemment remarquée dans En ville et Un amour de jeunesse. Ici elle campe le rôle difficile d’une jeune fille pratiquant l’échangisme dans les parkings. Happé par une histoire qui n’est pas la sienne, Daniel (Kad Merad) n’aura de cesse d’essayer de retrouver le meurtrier de la jeune fille, une course effrénée vers la vérité, déclencheur de souvenirs douloureux pour l’homme blessé en quête d’une catharsis pour panser un trauma ancien. Chez cet homme qui n’a pas pleuré à la mort de sa propre fille, verrouillé dans un labyrinthe mental, hanté par le mystère de la disparition, la confrontation au drame ravive les douleurs et le contraint à se retrouver face à lui-même. De ce cœur en hiver, chiches en mots, parfois violent, le cinéaste brosse le portrait d’un homme peu doué pour l’analyse, impulsif, qui retrouve dans l’action cette part de lui-même qu’il a perdue. Joué par un Kad Mérad qui n’est jamais aussi bon que lorsqu’il échappe aux comédies franchouillardes, le personnage du détective lui permet de livrer une interprétation fine et intense, tout en intériorité. Dans le rôle de son ex-femme, dans la reconstruction, Géraldine Pailhas exprime, dans un mélange fébrile de fragilité et de fermeté, la douleur d’une femme qui a connu la perte de l’enfant. Son rôle est à l’image de la palette de talents de l’actrice, tout en nuance. Elle donne de la chair à ce film glacial qui vient sonder les noirceurs du cinéma de Guillaume Nicloux (Une affaire privée, Cette femme-là). Marc Quaglieri. Avoir-alire.com

Christophe Lamotte est un réalisateur et scénariste français. Il a remporté le prix spécial du jury au Festival international du film d'Angers pour son premier long-métrage Un possible amour, et le FIPA d'or du meilleur scénario pour le téléfilm Dérives réalisé avec Pierre Chosson.

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Ce film est interdit aux moins de 16 ans.