Y., cinéaste israélien, arrive dans un village reculé au bout du désert pour la projection de l’un de ses films. Il y rencontre Yahalom, une fonctionnaire du ministère de la culture, et se jette désespérément dans deux combats perdus : l’un contre la mort de la liberté dans son pays, l’autre contre la mort de sa mère.

* Prix du jury, Festival International du film de Cannes 2021.

Après Synonymes (2019), situé à Paris, Nadav Lapid était de retour en Israël. Plus précisément dans ses confins. C’est en plein désert que son avatar à l’écran, le cinéaste Y., vient présenter son film sur Ahed Tamimi, jeune militante palestinienne jugée pour avoir giflé un soldat de Tsahal. En discutant avec la fonctionnaire du ministère de la Culture qui l’a invité, Y. comprend qu’il doit s’engager à n’évoquer que les sujets autorisés par le régime. Il décide de résister, quitte à détruire la vie de la jeune femme.

 Nadav Lapid lance un cri de haine entre ciel et sable contre un pays qu’il ne reconnaît plus. Sa rage trouve un exutoire dans la logorrhée convulsive de son personnage : des bordées d’insultes comme des coulées de lave contre une démocratie qui se délite. Mais le film prend aussi acte, avec une lucidité qui frise la haine de soi, de la façon dont le cinéaste, citoyen d’un pays en guerre perpétuelle, a intégré la violence d’un État viriliste. L’impuissance de l’artiste, son incapacité à être moralement à la hauteur de ses idées : Nadav Lapid sait ainsi retourner sa verve contre lui-même. La tendresse, pourtant, n’a pas complètement disparu. On la retrouve dans ces très beaux moments, presque élégiaques, où Y. laisse des messages vidéo à la coscénariste de ses films, sa mère malade, condamnée. L’homme dans le désert est aussi ce fils essayant, par ses images, de retenir la mourante chérie du côté des vivants. Mathilde Blottière. Télérama.fr

Nadav Lapid est un réalisateur et écrivain israélien né à Tel-Aviv en 1975. Né dans une famille d'artistes, Nadav Lapid a suivi des études d'histoire et de philosophie. Il a travaillé comme journaliste sportif avant d'entreprendre sa carrière cinématographique. Après avoir tourné trois courts métrages au cours de ses études à l'école de cinéma Sam Spiegel, il est sélectionné en 2008 à la résidence de la Cinéfondation du Festival de Cannes : il écrit le scénario de son premier long métrage Le Policier, au cours de ce séjour. Le Genou d'Ahed est son quatrième long-métrage.

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Ce film est interdit aux moins de 16 ans.