CABINET DE CURIOSITÉS
Indes galantes
C’est une première pour 30 danseurs de hip-hop, krump, break, voguing... Une première pour le metteur en scène Clément Cogitore et pour la chorégraphe Bintou Dembélé. Et une première pour l’Opéra de Paris. En faisant dialoguer danse urbaine et chant lyrique, ils réinventent ensemble le chef-d’œuvre baroque de Jean-Philippe Rameau, "Les Indes galantes". Des répétitions aux représentations publiques, c’est une aventure humaine et une rencontre aux enjeux politiques que nous suivons : une nouvelle génération d’artistes peut-elle aujourd’hui prendre la Bastille ?
En 2017, dans un court métrage destiné à l’Opéra Bastille (visible sur
YouTube), Clément Cogitore a rapproché des antipodes : le krump, une
danse urbaine née au sein des ghettos noirs de Los Angeles il y a une
vingtaine d’années ; et un tube imparable de Jean-Philippe Rameau, la
fameuse Danse du grand calumet de la paix. Baroque et baskets,
musique savante et street dance, une rencontre anecdotique ? Pas pour la
scène nationale, qui a proposé au jeune metteur en scène de monter sa
propre version de l’opéra Les Indes galantes (1735). C’est la
création de ce spectacle que raconte le film documentaire de Philippe Béziat.
Durant deux ans, le réalisateur a filmé le travail de la troupe et en
livre un condensé vibrant, passionnant à tous les points de vue :
artistique, humain et politique. Le montage, tonique, donne une virevoltante impression d’ubiquité : répétitions, solos des chanteurs, essayage des costumes, on est partout, jusque chez certains des danseurs, dont le film adopte le point de vue. Marie Sauvion. Télérama
Après des études à l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg
et au Fresnoy – Studio national des arts contemporains, Clément Cogitore
développe une pratique à mi-chemin entre art contemporain et cinéma.
Mêlant films, vidéos, installations et photographies, son travail
questionne les modalités de cohabitation des hommes avec leurs images.
Il y est le plus souvent question de rituels, de mémoire collective, de
figuration du sacré ainsi que d’une certaine idée de la perméabilité des
mondes. Son travail est exposé et projeté dans de nombreux musées et
centres d’art tels que le Palais de Tokyo et le Centre Georges Pompidou à
Paris, Institute for Contemporary Arts à Londres, Red Brick Art Museum à
Pékin, Haus der Kulturen der Welt à Berlin, Kunsthaus de Bâle, MoMA de
New York. En 2015, son premier long‑métrage, Ni le ciel ni la terre est
sélectionné à la Semaine de la critique du Festival de Cannes et reçoit
le Prix de la Fondation Gan, ainsi que le Prix pour le meilleur premier
film du Syndicat français de la critique de cinéma et est nominé au
César du meilleur premier film. Son film documentaire Braguino, sorti en
salles en 2017, est récompensé par de nombreux prix en festivals. La même
année, il adapte un extrait de l’opéra‑ballet Les Indes galantes de
Jean‑Philippe Rameau, avec le concours d’un groupe de danseurs de Krump,
dans le cadre de la 3e Scène de l’Opéra national de Paris. En
2012 / 2013, il a été pensionnaire de l’Académie de France à Rome (Villa
Médicis). Il a reçu le Grand Prix du Salon de Montrouge (2011) pour
l’ensemble de son travail de vidéaste, puis le Prix BAL pour la jeune
création (2015), le Prix Science Po pour l’art contemporain ainsi que le
Prix Fondation d’entreprise Ricard (2016). En 2018, il remporte le
prestigieux prix Marcel-Duchamp pour l’installation vidéo The Evil Eye.
Il signe avec Les Indes galantes sa première mise en scène d’opéra.
Retrouvez ici d'autres oeuvres de Clément Cogitore disponibles en DVD dans les médiathèques.
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