Plogoff, février 1980. Toute une population refuse l'installation d'une centrale nucléaire à deux pas de la Pointe du Raz, face à l'Île de Sein, dans cette baie d'Audierne ouverte sur l'Atlantique. Six semaines de luttes quotidiennes menées par les femmes, les enfants, les pêcheurs, les paysans de cette terre finistérienne, désireux de conserver leur âme. Six semaines de drames et de joies, de violences et de tendresses. L'épopée des gens du Cap Sizun, face aux pressions de notre société moderne.

Félix Le Garrec est photographe, photographe depuis toujours ou presque. En 1957, après une parenthèse parisienne où il s’est frotté aux diverses pratiques de la photographie, c’est le retour en Bretagne. Il s’installe à Plonéour-Lanvern, dans le Finistère, et fixe sur pellicules les grands moments de la vie de ses concitoyens. Une proposition inédite dans la vie d’un photographe de village le propulse photographe de plateau, en 1958, sur le tournage du film Z de Costa-Gavras. Il y photographie Yves Montand, Jean-Louis Trintignant, Jacques Perrin, Bernard Fresson

En 1969, Nicole et Félix Le Garrec décident de tourner la page de leur magasin photo pour s’orienter vers l’audiovisuel. La même année, la rencontre avec René Vautier accélère le mouvement et les plonge au cœur du cinéma militant. René et le couple Le Garrec créent l’UPCB (Unité production cinéma Bretagne). Un outil de production qui donnera naissance à des films courts, des documentaires, des longs-métrages, dont le film Avoir 20 Ans dans les Aurès. Primé au Festival de Cannes (1972), il bénéficiera d’un grand succès auprès du public.

En parallèle, Félix et Nicole Le Garrec réalisent des diaporamas sur la vie des gens en Bretagne : Remembrement, Pêche, Révolte des Bonnets Rouges de 1675, Langue Bretonne… Ce dernier, projeté sous chapiteau devant 1000 spectateurs, recueille les honneurs du journal Le Monde, une invitation au Festival de Berlin et à celui des Télévisions celtiques. La naissance des écoles Diwan en 1977 incite Nicole et Félix à sauter le pas et passer au film. Quand survient le naufrage de l'Amoco Cadiz, en 1978, c'est à trois qu'ils couvrent l'événement. Un autre passionné, Jacques Bernard, les a rejoint comme preneur de son de Bretagne Films, la société des Le Garrec. Deux ans plus tard, c’est à Plogoff que les Le Garrec plantent leur camera, bouleversés par le courage des habitants, vent debout contre un projet de centrale nucléaire. Sans aide financière, Nicole et Félix décident malgré tout de consacrer toute leur énergie et toutes leurs économies à la réalisation d'un film sur cette lutte. Fin 1980, le long-métrage Plogoff, des pierres contre des fusils sort en salles de cinéma à travers toute la France et reçoit un accueil inespéré.

En 1983, la Région Bretagne hérite d’un des cinq ateliers pédagogiques initiés par Jacques Lang, dans le cadre de la loi sur la décentralisation. Félix est nommé directeur de l’ARC (Atelier régional cinématographique Bretagne), qui voit le jour à Quimper. Tout est à faire dans tous les domaines de l’audiovisuel. Il dote l’atelier d’un pool de matériel : camera super 16 mm, Nagra, projecteurs, travelling, salle de montage, et même un studio. Parallèlement Félix et Nicole mettent en place des stages de formation au son, montage, direction d’acteurs, assistanat de réalisation… . Lorsque sonne l'heure de la retraite, Félix renoue avec les voyages  pour des expositions et des reportages,  en Pologne, au Vietnam, au Mali...

(Source : Association Les Amis de Nicole et Félix Le Garrec)

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Ce film est interdit aux moins de 16 ans.