Symbole d’une nature authentique et préservée, la forêt vit une phase d’industrialisation sans précédent. Mécanisation lourde, monocultures, engrais et pesticides, disparition des savoir-faire, la gestion forestière suit à vitesse accélérée le modèle agricole intensif. Le Temps des forêts est un voyage au cœur de la sylviculture industrielle et de ses alternatives. Forêt vivante ou désert vert, les choix d’aujourd’hui dessineront le paysage de demain.

Le temps des forêts s’inscrit dans la lignée de grands documentaires sur l’environnement comme L’intelligence des arbres et Demain. Le réalisateur François-Xavier Drouet dresse un portrait inédit des forêts françaises qui questionne les dérives industrielles et invite à penser à la forêt de demain. Portée par la critique, Le temps des forêts s’impose comme un film essentiel sur les forêts et l’environnement.

* Grand Prix à la Semaine de la critique du Festival de Locarno (Suisse), 2018.

Ça sent le sapin. Il flotte une atmosphère de mort latente, pas visible à l’œil nu, dans le documentaire de François-Xavier Drouet, sobrement intitulé Le Temps des forêts. Les arbres sont bien là, dans le Limousin, le Morvan, les Vosges ou les Landes. Mais cette verdure rassurante – surtout pour les citadins – devrait pourtant nous inquiéter. Il faut dessiller les yeux du spectateur. Toute la force et l’originalité du film résident dans la déconstruction de l’image de la forêt authentique, au fil d’une enquête patiente et tenace dans la veine des films de Dominique Marchais – Le Temps des grâces (2009) et La Ligne de partage des eaux (2014). (...) Le danger, explique François-Xavier Drouet, n’est pas la déforestation mais la « mal-forestation » : on ne laisse plus le temps aux arbres de grandir. On plante ceux qui poussent le plus rapidement en vue de les couper le plus vite possible. Dans cette course à la compétitivité, qui se conjugue avec l’engrais, le sapin sort gagnant. Victoire du « douglas » et de la monoculture au détriment de la diversité des feuillus. On coupe l’arbre, rien ne reste en ­travers du chemin et il n’y a plus de nichoirs pour les oiseaux. D’ailleurs, on ne les entend plus chanter.

C’est le « désert vert », dit l’auteur. L’une des images les plus saisissantes du film est la vision d’agents forestiers qui, tels des Playmobil, plantent des minisapins selon un geste répétitif, quasi chorégraphique. On a pourtant assez d’essences (bouleau, châtaignier…) pour faire la route dans l’autre sens, pour paraphraser Alain Souchon. La forêt durable est compatible avec les enjeux économiques, affirment des forestiers « résistants ». La sonnette d’alarme avait déjà été tirée dans une étude réalisée en 2013 par des habitants du plateau de Millevaches (dont François-Xavier Drouet fait partie), Rapport sur l’état de nos forêts, téléchargeable sur Internet. (...) Clarisse Fabre. Le Monde.fr

François-Xavier Drouet, né en 1980, a suivi le master de réalisation documentaire de Lussas après des études en sciences sociales. Il vit et travaille sur le plateau de Millevaches, où a été tournée une partie de Le Temps des forêts. Il est également co-auteur avec Téboho Edkins de Gangster Project (2011, 55'), et Gangster Backstage (2013, 38’).

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