Pierre, la trentaine, est éleveur de vaches laitières. Sa vie s’organise autour de sa ferme, sa sœur vétérinaire et ses parents dont il a repris l’exploitation. Alors que les premiers cas d’une épidémie se déclarent en France, Pierre découvre que l’une de ses bêtes est infectée. Il ne peut se résoudre à perdre ses vaches. Il n’a rien d’autre et ira jusqu’au bout pour les sauver.

* César de la Meilleure première oeuvre, Hubert Charuel 2018.

* César du Meilleur acteur,  Swann Arlaud, 2018.

* César de la Meilleure actrice dans un second rôle, >Sara Giraudeau, 2018.


Pour Pierre, rien ne compte plus que ses vaches. Levé à l’aube tous les matins pour la traite, il trime toute la journée entre la pâture et les mille et une tâches de la ferme, sans compter les réveils en pleine nuit pour la mise bas d’un veau… Ce jeune éleveur consacre chaque minute de son existence à son troupeau. L’amour ? Pas le temps — ni même l’envie — de répondre aux avances de l’avenante boulangère du village. Les seules visites qu’il accepte sont celles de sa sœur, puisqu’elle est vétérinaire. Surtout, Pierre a peur : les premiers cas d’une épidémie viennent de se déclarer en France. Des troupeaux sont abattus par mesure de précaution. Découvrant que l’une de ses laitières est infectée, il est prêt à tous les mensonges pour empêcher qu’on tue ses vaches…

Hubert Charuel, lui-même fils d’éleveurs, mais qui préféra la Fémis à la ferme familiale, s’empare d’un sujet qu’il connaît intimement. On est d’abord frappé par sa capacité à convertir son matériau documentaire (des difficultés économiques aux lois sanitaires, jusqu’à la question épineuse de la robotisation de la traite) en fiction passionnante. Mais, en plus, son film échappe au naturalisme et tourne au thriller. C’est d’ailleurs annoncé dès la séquence d’ouverture, superbement onirique : Pierre se fraye difficilement un chemin dans sa chambre et sa cuisine, au milieu des vaches. Et il deviendra un héros de polar paranoïaque pour faire disparaître, la nuit, le cadavre d’un ruminant, bien plus difficile à enterrer que celui d’un homme chez Scorsese… Swann Arlaud, impressionnant, comme habité, devient l’incarnation d’un sacerdoce qui peut virer à l’enfer. Guillemette Odicino. Télérama.fr

Né en 1985, Hubert Charuel grandit dans le milieu de l’élevage laitier. Il décide de prendre une autre voie et sort diplômé de La fémis en production en 2011. Après plusieurs courts-métrages, il réalise son premier long-métrage en 2016, Petit paysan.  

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Ce film est interdit aux moins de 16 ans.