Francois retourne dans son village après des années d'absence. Il y retrouve son ami Serge qui, de son mariage avec Yvonne, a eu un enfant trisomique et a sombré dans l'alcool. Ce film, inspiré du néoréalisme italien, marqua le coup d'envoi de la Nouvelle Vague.    

  • Prix du meilleur réalisateur, Festival international du film de Locarno 1958
  • Prix Jean-Vigo 1959

Claude Chabrol (1930-2010) est un cinéaste et critique français. Après des études de pharmacie abandonnées puis une licence de lettres, Claude Chabrol se tourne vers le cinéma. Tout d'abord dans les relations publiques de la Twentieth Century Fox avant de devenir critique dans les revues Art et Les cahiers du cinéma où il travaille avec François Truffaut, Jacques Rivette, Eric Rohmer et Jean-Luc GodardLire la suite sur Ciné-Ressources

A la fin des années 50, Claude Chabrol écrit avec un certain brio nombres de dialogues de films sans grande envergure. Baignant avec ses amis (Truffaut, Rohmer, Godard et Rivette principalement) dans un bain que l’on appellera "La Nouvelle Vague", Chabrol peine à trouver un financement pour filmer son scénario original intitulé Le Beau Serge. Jusqu’au jour où la grand-mère de sa première femme décède et laisse plusieurs millions de francs à sa disposition. Ainsi naît le film à l’écran.

Même si chronologiquement, il n’est pas le premier film à se voir assimilé au mouvement de La Nouvelle Vague, Le Beau Serge est, un an avant A bout de souffle, celui qui contribua à la définir, tant par ses ambitions que par ses prises de position vis-à-vis du cinéma de l’époque (en particulier français).

Le Beau Serge est donc le premier film de son auteur. Pour le juger à sa juste valeur, il convient de se remémorer le contexte dans lequel il a été pensé, conçu et réalisé. A l’instar de François Truffaut, Chabrol ne porte guère dans son cœur le cinéma d’après-guerre (à quelques exceptions près). Comme ils l’ont d’ailleurs reconnu plusieurs années plus tard, leur conception du cinéma était avant tout fondée sur le rejet du "cinéma à papa". Le cinéma de cette époque est donc résolument marqué du sceau de la contestation, de l’amertume et de la virulence. D’où une vision plutôt sombre et désenchantée de leur art.

C’est dans cette atmosphère particulière que baigne Le Beau Serge et son successeur (tourné dans la foulée), Les Cousins. Ces deux films sont donc des coups de pied dans la fourmilière cinéma de la fin des années 50. Une formule célèbre dit que tout premier film est autobiographique, Chabrol l’applique presque à la lettre. Hormis le fait qu’il va tourner son film dans son village d’enfance, entouré d’amateurs, d'amis et de proches, ce premier long est très métaphorique. Paul arrive dans son village comme Chabrol arriverait sur les terres du cinéma après avoir été critique. Sa vision du 7e art se ressent particulièrement dans le fait que Paul découvre un lieu connu métamorphosé, en ruine, voire en décomposition (le ravage de l’alcool) ; un lieu en quelque sorte à l’image du cinéma français des années 50. (...) Leopold Saroyan, dvdclassik.com, 2003

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Ce film est interdit aux moins de 12 ans.