CINÉMA FRANÇAIS ANNÉES 60 ET 70
Les cousins
Charles, un provincial timide, vient habiter Paris chez son cousin Paul, un étudiant oisif et fanfaron. Fine analyse psychologique de deux caractères très opposés, doublée d'une satire de la bourgeoisie.
- Ours d'Or, Festival de Berlin 1959
A la fin des années 50, Claude Chabrol écrit avec un certain
brio nombres de dialogues de films sans grande envergure. Baignant avec ses
amis (Truffaut, Rohmer, Godard et Rivette principalement) dans un bain que l’on
appellera "La Nouvelle Vague", Chabrol peine à trouver un financement
pour filmer son scénario original intitulé Le Beau Serge. Jusqu’au jour où la
grand-mère de sa première femme décède et laisse plusieurs millions de francs à
sa disposition. Ainsi naît le film à l’écran.
Même si chronologiquement, il n’est pas le premier film à se
voir assimilé au mouvement de La Nouvelle Vague, Le Beau Serge est, un an avant
A bout de souffle, celui qui contribua à la définir, tant par ses ambitions que
par ses prises de position vis-à-vis du cinéma de l’époque (en particulier
français).
Le Beau Serge est donc le premier film de son auteur. Pour
le juger à sa juste valeur, il convient de se remémorer le contexte dans lequel
il a été pensé, conçu et réalisé. A l’instar de François Truffaut, Chabrol ne
porte guère dans son cœur le cinéma d’après-guerre (à quelques exceptions
près). Comme ils l’ont d’ailleurs reconnu plusieurs années plus tard, leur
conception du cinéma était avant tout fondée sur le rejet du "cinéma à
papa". Le cinéma de cette époque est donc résolument marqué du sceau de la
contestation, de l’amertume et de la virulence. D’où une vision plutôt sombre
et désenchantée de leur art.
C’est dans cette atmosphère particulière que baigne Le Beau
Serge et son successeur (tourné dans la foulée), Les Cousins. Ces deux films
sont donc des coups de pied dans la fourmilière cinéma de la fin des années 50.
Une formule célèbre dit que tout premier film est autobiographique, Chabrol
l’applique presque à la lettre. Hormis le fait qu’il va tourner son film dans
son village d’enfance, entouré d’amateurs, d'amis et de proches, ce premier
long est très métaphorique. Paul arrive dans son village comme Chabrol
arriverait sur les terres du cinéma après avoir été critique. Sa vision du 7e
art se ressent particulièrement dans le fait que Paul découvre un lieu connu
métamorphosé, en ruine, voire en décomposition (le ravage de l’alcool) ; un
lieu en quelque sorte à l’image du cinéma français des années 50. (...) Leopold Saroyan, dvdclassik.com, 2003
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