Pendant que ses parents adoptifs se tuent à la tâche dans une usine agroalimentaire de Séoul, Shon Sun est contraint d’effectuer son service militaire. Mais, victime de mauvais traitements, il est obligé de fuir l’armée. De retour à Séoul, il s’aperçoit que ses parents ont disparu. Bien décidé à les retrouver, il entame alors tout un périple à travers la jungle polluée d’où est originaire son père…

Black Stone est un film étrange et en partie abscons, mélange de genres et de registres et, ce qui en fait sa qualité principale, suffisamment surprenant pour intéresser dans sa totalité. Nettement scindé en deux parties, il présente un itinéraire initiatique, qui part de l’ombre pour aller vers la lumière, du réel vers le surnaturel, en un chemin austère : plans longs et silencieux, ellipses, quasi-absence de musique extra-diégétique… On est bien dans une œuvre « auteuriste » qui refuse les facilités.(...) De même le jeu des acteurs est-il singulièrement intérieur, à la limite de l’ascétisme : c’est que le cinéaste refuse la psychologie et l’explication, tout à sa vision entomologiste et précise. Le comportement est privilégié par rapport au dialogue et il revient au spectateur de faire des liens, de combler des trous. (...) Dépassant l’itinéraire spirituel et matériel du personnage, on peut voir Black Stone comme un film post-apocalyptique : le film commence après la fin du monde, avec la perte d’humanité, le profit érigé en seule valeur, mais aussi la pollution et l’environnement misérable (voir la maison des parents). Gyeong-tae Roh décrit un univers fantomatique où les êtres parlent peu et sont réduits à l’obéissance et aux fonctions essentielles ; de ce constat il tire une conclusion logique, condamnant une société épuisée, incapable de sentiments. Puisque le monde n’en est plus un, il faut fuir : le père, puis Shon, reviennent donc à l’origine (la mer) et entreprennent sans le savoir une initiation au monde d’avant, lavant, en même temps que les pierres, leurs fautes passées, retrouvant une sorte d’Éden loin de la civilisation. En extrapolant, on pourrait lire le film comme une parabole sur notre présent et les solutions pour y échapper. (...) Gyeong-tae Roh réussit un film étrange, mélange de tragique et de naïf, qui s’écarte des modes pour offrir un itinéraire intérieur constamment passionnant (...). François Bonini. Avoir-alire.com

Après ses études au San Francisco Art Institute en Californie aux États-Unis où il obtient sa maîtrise en arts, Roh Gyeong-tae réalise son premier long métrage Le Dernier Repas (2006).

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Ce film est interdit aux moins de 18 ans.