Un premier long métrage fascinant. Près d’une côte où des réfugiés Rohingyas ont été retrouvés noyés, un jeune pêcheur thaïlandais trouve en pleine forêt un homme blessé et inconscient. Il lui porte secours et le soigne. L’étranger se révèle être muet. Il le nomme Thongchai et lui offre son amitié. Un jour, le pêcheur disparaît mystérieusement. Thongchai va peu à peu prendre sa place…

Dédié aux Rohingyas, qui ont fui la Birmanie où ils sont persécutés, ce film thaïlandais est d’abord ouvert à l’imaginaire, superbement. Dans la vase noire, un jeune pêcheur aux cheveux décolorés trouve un homme muet, le soigne, en fait un compagnon qui le suit comme une ombre… Que se passe-t-il derrière le regard mélancolique de cet inconnu ? Quelle souffrance est enfouie en lui ? Tout est caché, comme les raies manta sous la mer, dans ce film dont les personnages, aussi fragiles qu’attachants, sont des âmes solitaires. Avec une poésie visuelle qui évoque Apichatpong Weerasethakul (l’incontournable Thaïlandais, Palme d’or en 2010 pour Oncle Boonmee), le réalisateur nous entraîne, tout aussi bien, du côté de Vertigo (1958), de Hitchcock. Un film fascinant sur l’étranger, l’étrangeté. Frédéric Strauss, Télérama.fr, 2018.

Phuttiphong Aroonpheng est un réalisateur thaïlandais né en 1976. Il a étudié les Beaux-Arts à l’Université Silpakorn de Bangkok. Il se fait connaître avec ses courts métrages tels que Going to the Sea (2006), Retrospection (2006), Rak por peang/The Most Beautiful Man in the World (2007), My Image Observe Your Image If It Is Possible to Observe It (2008), Sukati/A Tale of Heaven (2010), Chingcha-sawan/Ferris Wheel (2015, Mention spéciale du Singapore International Film Festival), mais aussi pour de nombreux films en tant que directeur de la photographie. Manta Ray est son premier long métrage, présenté au Festival de Venise en 2018.

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Ce film est interdit aux moins de 16 ans.