CHRONIQUES HISTORIQUES, POLITIQUES ET SOCIALES
Le temps des aveux
Cambodge, 1971. Alors qu’il travaille à la restauration des temples d’Angkor, François Bizot, ethnologue français, est capturé par les Khmers rouges. Détenu dans un camp perdu dans la jungle, Bizot est accusé d’être un espion de la CIA. Sa seule chance de salut est de convaincre Douch, le jeune chef du camp, de son innocence. Tandis que le Français découvre la réalité de l'embrigadement des Khmers rouges, se construit entre le prisonnier et son geôlier un lien indéfinissable…
L'idée était évidemment tentante : adapter au cinéma Le Portail
(éd. Table ronde, 2000), ce livre monument dans lequel François Bizot,
un ethnologue de l’École française d'Extrême-Orient, racontait son
extraordinaire histoire : en octobre 1971, alors qu'il habitait au
Cambodge avec sa femme et qu'il travaillait sur le site d'Angkor, il fut
arrêté par les Khmers rouges, qui l'accusaient d'être un agent de la
CIA. Détenu pendant trois mois dans des conditions épouvantables, il fut
finalement libéré par Duch, cet homme qui allait devenir par la suite
le maître d'oeuvre du camp de Tuol Sleng, la principale prison
d'extermination du régime des Khmers rouges, entre avril 1975 et janvier
1979.
Le projet était d'autant plus envisageable qu'il
bénéficiait, pour sa production, du concours du cinéaste cambodgien
Rithy Panh et, pour son écriture, de la collaboration de l'écrivain
Antoine Audouard. Témoin du début du génocide perpétré par les Khmers rouges, la parole de
Bizot est capitale. Il en sait plus long que la plupart sur les
monstruosités de l'histoire moderne. Interrogé il y a quelques années
par Francis Deron, alors correspondant du Monde en Asie du Sud-Est, Bizot expliquait : «
Vu de l'intérieur, mon geôlier, Duch, n'est pas si différent de mes
copains ou de moi-même. C'est un homme qui a décidé de décider, il est
passé à l'acte. J'ai eu cette chance de voir un monstre sans dents, sans
griffes, sans poils dans le dos. Il en résulte une frayeur bien plus
grande encore : il me ressemble ! » (...) Le Monde.fr, 2014
Régis Wargnier est un réalisateur, producteur et scénariste
français né en 1948. Il débute sa carrière au cinéma en tant qu'assistant
réalisateur avec Michel Deville, Patrice Leconte ou encore Francis Girod. Son premier
film, La Femme de ma vie, qui réunit Christophe
Malavoy, Jane Birkin et Jean-Louis Trintignant, sort en 1986. Il remporte un vif succès
et obtient le César de la meilleure première œuvre. Suivent Je suis le
seigneur du château et surtout, en 1992, Indochine, primé aux
Oscars et aux Césars, qui vaut à Catherine Deneuve, pour lequel le film a été
écrit, le titre de meilleure actrice. Trois ans plus tard, Emmanuelle Béart est
l'interprète principale d'Une Femme française, hommage à la mère du réalisateur. Dans les années 2000, il se
consacre à la télévision avec notamment un film documentaire qui suit le parcours de
sportifs lors des mondiaux d'athlétisme de 2003. Retour au cinéma en 2005 avec
Man to man, film humaniste écrit en collaboration avec l'écrivain écossais William
Boyd, et en 2007 avec Pars vite et reviens tard. En 2011, La ligne droite dépeint la
relation d'un athlète non voyant avec son guide, une jeune femme sortie de
prison dont le rôle est joué par Rachida Brakhni. A la fin de l'année 2014 sort
Le Temps des aveux, adaptation du livre Le Portail
de François Bizot.
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