Malgré la menace de mort qui pèse sur sa tête, Stéphane décide de retourner en Corse pour assister à l’enterrement de Christophe, son ami d’enfance et compagnon de lutte, assassiné la veille. C’est l’occasion pour lui de se rappeler les événements qui l’ont vu passer, petit bourgeois cultivé de Bastia, de la délinquance au radicalisme politique, et du radicalisme politique à la clandestinité.

La Corse, Thierry de Peretti l’avait déjà évoquée dans Les Apaches, portrait vériste d’un groupe de jeunes sans avenir. Il vise plus grand cette fois : la fresque, politique et mythique. Nous voici vers 2001, tournant dans l’histoire du nationalisme. Stéphane, militant clandestin réfugié à Paris, ­apprend l’assassinat d’un ami. Malgré la menace qui pèse sur lui, il retourne sur l’île pour l’enterrement.

La force d’Une vie violente est de faire de l’imbroglio politico-révolutionnaire corse une tragédie en plusieurs actes, romanesque et théâtrale. Car au réalisme rude des décors et des corps se joint l’esprit d’une scénographie antique. Le cinéaste a opté pour des plans-séquences où les échanges verbaux priment sur les coups de feu. Les mots cognent tout autant. Les scènes d’action sont rares, mais elles glacent le sang.  Le film est ample car il englobe des choses éternelles. Tout un héritage de violence ancestrale et de vendetta, de codes d’honneur et de malédictions. Thierry de Peretti montre l’attachement viscéral à cette terre comme une passion, romantique, aussi fascinante que pathétique. Une passion de groupe. Voilà pourquoi Stéphane, antihéros finement interprété par Jean Michelangeli, semble en retrait. Un combattant anonyme, entièrement dévoué à un collectif ; et qui, peu à peu, devient un individu à part entière. En contrepoint, au ­moment même où il s’accepte, sa solitude est absolue. Jacques Morice. Télérama.fr

Metteur en scène, réalisateur et acteur, Thierry de Peretti est né à Ajaccio. Au théâtre, il est lauréat de La Villa Médicis Hors-les-Murs et obtient le Prix de la révélation du syndicat national de la Critique en 2001 pour Le Retour au désert de Bernard-Marie Koltès. Il a récemment mis en scène Les Larmes Amères de Petra Von Kant de R.W. Fassbinder au Théâtre de l’Œuvre. Il est acteur notamment dans les films Le Silence d’Orso Miret, Yves Saint-Laurent de Bertrand Bonello et Ceux qui m’aiment prendront le train de Patrice Chéreau. Au cinéma, après deux courts-métrages, Le Jour de ma mort et Sleepwalkers, il réalise Les Apaches - sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes en 2013, Une Vie Violente - sélectionné à la Semaine de la Critique de Cannes en 2017 - et Enquête sur un Scandale d'Etat - sélectionné en compétition au festival de San Sebastian en 2021, où il remporte le Prix de la meilleure image. En France, il a notamment fait l’ouverture des festivals de Bastia, Bordeaux et Montpellier, et remporté le Grand prix et le Prix d’interprétation pour l’ensemble du casting au Festival international du film politique de Carcassonne.

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