CINÉMA FRANÇAIS ANNÉES 40 ET 50
Razzia sur la chnouf
Henri Ferré, dit "le Nantais" (Jean Gabin), arrive des
USA pour restructurer le réseau de la drogue à Paris. Il rencontre Paul
Lisky (Marcel Dalio) qui contrôle la vente de stupéfiants en France et
qui lui met à disposition un petit restaurant, le Troquet, pour lui
servir de couverture. Avec ses deux hommes de main, Bibi (Albert Rémy)
et le Catalan (Lino Ventura), Henri entreprend de rencontrer tous les
responsables de l'organisation...
« La grande découverte des années 50 c’est celle du milieu » (Le cinéma policier français", François Guérif).
C'est un époque où le cinéma policier français évolue, où son style et
ses règles changent, où ses histoires se densifient. Il doit ce
renouveau à la collection Série Noire, parue chez Gallimard dès 1945,
qui rend enfin disponible le nouveau roman noir américain que la France
n’a pu connaître à cause de la guerre. Des auteurs comme Raymond
Chandler ou James Hadley Chase déferlent et ne tardent pas à inspirer
une école hexagonale qui finit par s’imposer en 1953 avec l’arrivée
remarquée d’Albert Simonin. Son roman Touchez pas au grisbi ouvre une brèche, « dégage les auteurs français de l’influence américaine. » (Le cinéma policier français", François Guérif) Son adaptation au cinéma par Jacques Becker,
l’année suivante, finit de révolutionner le genre en inscrivant le
gangster dans un contexte typiquement français. Le public adhère
immédiatement et fait du livre un énorme succès en librairie (200 000
exemplaires) comme en salle (plus de quatre millions de spectateurs pour
Touchez pas au grisbi).
Le genre est désormais considéré comme un nouveau filon et les
producteurs de films ne tardent pas à capitaliser sur les romans
français de la Série Noire. Ce sera ensuite le roman Du rififi chez les hommes, « une tragédie grecque à Pigalle » (1), qui sera adapté pour le grand écran et qui servira à son auteur, Auguste Le Breton, de passeport pour le cinéma. Avant Le Rouge est mis (qui sortira trois ans plus tard), le second roman que ce dernier publie en 1954, Razzia sur la chnouf, est aussitôt mis en chantier.
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Né en 1890 à Paris, Henri Decoin, issu d'un milieu modeste, abrège ses
études pour se diriger vers le sport de haut niveau. Athlète accompli,
il est champion de natation et participe aux Jeux Olympiques de
Stockholm, en 1912. Puis vient la guerre, où il officie comme aviateur.
De retour du conflit, Decoin devient journaliste sportif. Le sport, une
véritable passion sur laquelle il écrit beaucoup. Son roman, intitulé Quinze rounds et situé dans le milieu de la boxe, le fait ainsi remarquer. Et lorsqu'il signe en 1925 le scénario du Roi de la pédale, réalisé par Maurice Champreux, Henri Decoin entre par la petite porte dans le monde du cinéma. Un monde qu'il ne quittera plus. Les qualités de scénariste d'Henri Decoin sont très demandées dans les années 30. Réalisateur vanté pour son classicisme, Henri Decoin se fait ensuite
plus sombre, signant notamment en 1942, pour les studios Continental, le
drame Les Inconnus dans la maison, adapté de Simenon, scénarisé par Clouzot et emmené par Raimu.
Très demandé, capable d'adapter sa mise en scène à tous les genres,
Decoin se montre alors très prolifique durant deux décennies. On retient
notamment son incursion réussie dans le policier avec La Vérité sur Bébé Donge (1951) et Razzia sur la chnouf (1955), tous deux emmenés par Jean Gabin, ou encore Dortoir des grandes, avec Jean Marais.
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