LA VIE MÊME
Délicieux
À l’aube de la Révolution française, Pierre Manceron, cuisinier audacieux mais orgueilleux, est limogé par son maître le duc de Chamfort. La rencontre d’une femme étonnante, qui souhaite apprendre l’art culinaire à ses côtés, lui redonne confiance en lui et le pousse à s’émanciper de sa condition de domestique pour entreprendre sa propre révolution. Ensemble, ils vont inventer un lieu de plaisir et de partage ouvert à tous : le premier restaurant. Une idée qui leur vaudra clients… et ennemis.
Une histoire délicieusement romantique pour célébrer la naissance du
premier restaurant et faire rimer gastronomie avec démocratie.
Au XVIIIe siècle, le restaurant tel que nous le connaissons aujourd’hui
n’existe pas. Les cuisiniers se louent à la noblesse. Pierre Manceron
(Grégory Gadebois) est de ceux-là. Son talent attire régulièrement chez
son maître le duc de Chamfort (Benjamin Lavernhe) une cour aussi
gourmande que vulgaire. Cette aristocratie rigide craint le moindre
changement même culinaire et toute initiative d’un nouveau plat est
déconseillé. Pourtant, poussé par son génie créatif, Manceron ose
proposer ce soir-là un feuilleté aux pommes de terre, un légume
habituellement réservé au petit peuple. Cette audace suscite la colère
immédiate du membre du clergé alors présent qui, encouragé par les
autres convives, prend un malin plaisir à humilier notre malheureux chef
cuistot. Accompagné de son fils, un adolescent vif et ingénieux, il
retourne se morfondre sur ses terres, jusqu’à ce qu’une femme (Isabelle
Carré) au passé mystérieux et à la détermination inépuisable, le pousse à
s’ouvrir au monde.
Après L’esprit de famille, Éric Besnard s’intéresse à l’esprit
républicain à travers cette comédie appétissante, en forme de conte de
fée. Dans une campagne magnifique, est posée une masure qui se
transforme peu à peu en auberge pimpante pleine de vie. Elle est habitée
par deux personnes talentueuses et de bonne foi (symbolisant le petit
peuple oppressé) venues panser les blessures infligées par quelques
membres méprisants de la noblesse. Pourtant, aucune mièvrerie ne sourde
de ce récit qui en plus d’être fort bien écrit se pique d’ironiques
parallèles avec nos préoccupations contemporaines, qu’elles soient
sociales, économiques ou même culinaires. Le choix de Grégory Gadebois dont la rondeur et le regard enfantin
donnent à ce cuisinier bien plus roué qu’il n’y paraît une dimension
singulière, constitue un atout essentiel. Judicieusement accompagné
d’Isabelle Carré qui déborde d’ingéniosité pour doter son personnage
d’une multitude de nuances au point d’en faire une femme à la modernité
fascinante, il nourrit de saveurs délicates cette histoire d’entraide,
de partage et d’amour. (...) A travers cet éveil des sens patriotique, Éric Besnard rend un hommage
inattendu à l’un des fleurons de notre patrimoine. Une idée originale et
savoureuse ! Avoir-alire.com
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