Dessin, peinture, collage. Un petit garçon quitte son village et part à la recherche de son père. Comme une Odyssée dans l’autre sens, il traverse différents mondes où le merveilleux fait face à l’immensité de la ville et la cruauté du monde du travail. Véritable carnaval de couleurs, le dessin unique en son genre laisse apparaître la matière, les coups de crayons et les aplats de couleurs pour un résultat vivant et inspiré. La musique omniprésente et le rythme ne trahissent pas les origines brésiliennes de ce film, auréolé de nombreux prix, notamment à Annecy. Un voyage lyrique et onirique illustrant avec brio les problèmes du monde moderne à travers le regard d’un enfant.

Une merveille de dessin animé qui brasse les techniques picturales en toute liberté. 

Petit miracle : ce film d'animation venu du Brésil est un pur moment de grâce, de temps suspendu. Un bonheur total. L'histoire n'a rien de neuf, pourtant : un petit garçon quitte son village à la recherche de son père et découvre un monde fantastique et mécanique, où la beauté et la musique ont bien du mal à résister au monstre qu'est le « progrès ». Les fleurs, la solidarité et l'amour filial valent mieux que les usines, la pollution et la guerre. On le savait, bien sûr. Mais, grâce à son incroyable liberté visuelle, le cinéaste redonne virginité et force à ce message candide, souvent exalté par le cinéma d'animation. Il choisit de dessiner « comme un enfant », en mélangeant toutes les techniques possibles : pastels à l'huile, crayons de couleurs, feutres hydrographiques et même stylos à bille, ainsi que tous les types de peintures et de collages. Et surtout, choix audacieux et poétique, il ne craint pas le... blanc. Dans certains plans, il part d'une page vierge et la colore progressivement pour finir en véritable feu d'artifice. A l'inverse, il efface un carnaval psychédélique pour rendre l'enfant et sa petite tête en forme d'ampoule à son tendre minimalisme.

Sans cesse, il alterne : à une splendide montée à vélo dans la ville, la nuit, où le ciel étoilé évoque celui de Van Gogh, succède le jour et une descente à toute allure vers une plage ­bariolée. Des scènes dans une plantation de coton dessinent brusquement, des formes totalement originales, tandis qu'un chantier naval prend des airs d'un tableau de Paul Klee... Chaque dessin est un étonnement. Un émerveillement. Le tout sans dialogues ou presque : juste quelques ­répliques, dans une langue inventée — du brésilien à l'envers ! Mais une ­musique très présente, elle, et constam­ment enthousiasmante. Guillemette Odicino - Télérama.fr

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Ce film est interdit aux moins de 8 ans.