Six cartes postales découvertes dans un album-photos servent de point de départ à Henri-François Imbert pour un travail sur les républicains espagnols venus en France pour échapper au régime franquiste. Editées par l'entreprise Apa d'Albi, probablement réalisées par un "reporter volant", elles montrent différentes images de l'exode, la "Retirada", de ces milliers de personnes, essentiellement des Catalans tentant de franchir les Pyrénées après la chute de Barcelone en 1939. En France, les hommes sont séparés des femmes et des enfants et placés dans des camps de fortune que les autorités appellent "camps de concentration", où nombre d'entre eux périront de maladie.

* Etoile de la Scam 2009

Lire l'entretien avec Catherine Bizern autour de No pasaran, album souvenir (PDF)

"Le film est aussi l'opportunité de s'approprier, c'est-à-dire de rendre vivante, cette histoire désormais lointaine, pour le cinéaste en associant sa recherche des cartes manquantes à ses propres origines familiales (Le Boulou, dans les Pyrénées-Orientales), et pour le spectateur en regardant ce film, qui n'a d'autre but que de trouver en lui le destinataire de ces cartes postales dont la particularité consiste à n'avoir jamais voyagé. Rien de moins anodin que cette virginité historique, sur le fond de laquelle l'ultime et surprenante séquence du film - des réfugiés du camp de Sangatte filmés au bord d'une mer étonnamment semblable à celle de la frontière franco-espagnole - apparaît comme la réinscription d'un événement censément non advenu. Manière de suggérer, non pas quelque anachronique identité entre Argelès et Sangatte, mais la récurrente et insupportable injustice faite aux démunis.  Jacques Mandelbaum, Le Monde, 29 octobre 2003

Henri-François Imbert est un réalisateur, scénariste et écrivain né en 1967. Il commence à filmer en caméra super 8 à l'âge de vingt ans, format qu’il ne quittera plus. Il réalise par la suite des films documentaires. Sur la plage de Belfast sort en 1996 et Doulaye, une saison des pluies en 1999, qui restent très liés au film de famille et au journal filmé. Dès 1996, il signe une série documentaire pour Canal + intitulée Chroniques de l’art brut. On y retrouve l’artiste André Robillard, figure majeure de l’art brut en France et dans le monde. Le dernier en date, André Robillard, en compagnie, est sorti en salle en 2018.

En 2003, Henri-François Imbert réalise No pasaràn, album souvenir, mélange de fiction et de documentaire présenté à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes. Le cinéaste cherche à y compléter une collection de cartes postales photographiées dans le village de sa famille durant la guerre civile espagnole. Avec Le Temps des amoureuses, sorti en 2009, il rend hommage à Jean Eustache à travers ses anciens acteurs. En 2014, neuf ans après l’obtention d’une thèse consacrée au documentariste Samba Félix N'Diaye, sous la direction de Serge Le Péron, Henri-François Imbert rencontre le cinéaste sénégalais dans un court-métrage réalisé en Mini DV.

Également animateur d’ateliers de réalisation à la Maison de l’image et du geste et enseignant à l’université Paris 8 et à la Fémis, Henri-François Imbert s’impose comme un cinéaste pédagogue, curieux de fouler des sentiers cinématographiques peu empruntés.

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Ce film est interdit aux moins de 16 ans.