LA VIE MÊME
The Terence Davies Trilogy (The Terence Davies Trilogy - VOstf)
La trilogie rassemble les premiers films de Terence Davies : Children (1976, 43 mn) ; Madonna and Child (1980, 30 mn) ; Death and Transfiguration (1983, 23 mn). Ces trois moyens métrages réunis en un seul présentent le récit autobiographique de l'alter ego du réalisateur, Robert Tucker, né dans les faubourgs ouvriers de Liverpool, aux prises avec l'étroitesse des dogmes religieux et l'homophobie ambiante. Le film déroule les trois âges de la vie. Bouleversant !
Une cour d'école qui, dans le noir et blanc granuleux de l'image,
ressemble à une cour d'usine ou de maison de correction. Des petites
frappes qui coincent un jeune garçon, frêle et perdu, face au mur formé
par les trois brutes. Les premiers mots du film - « C'est qui la tapette alors ? » - et les coups qui pleuvent tandis que le titre Children apparaît sur la silhouette à terre du petit Robert Tucker. En quelques plans, le ton de la trilogie autobiographique de Terence Davies est donné. Children est construit
sur deux temporalités, Davies montant en parallèle des scènes
présentant son alter ego Robert Tucker jeune homme et des souvenirs
venus de son enfance qui surgissent en fonction des situations dans
lesquelles il se trouve. (...) Les films qui composent la trilogie voguent ainsi de visions noires et
terribles en moments de répits. L'ombre laisse alors la place à des
images poétiques, des beautés fugaces, des instants de bonheur éphémère.
La mise en scène très sèche de Children s'adoucit
ainsi lors d'un paisible passage où Robert et sa mère traversent
Liverpool en bus, les rues défilant au son d'un beau morceau de
clarinette, premier élément musical à apparaître dans le film. Une
séquence en apesanteur qui se termine brutalement lorsque la mère de
Robert ne peut contenir ses larmes et se met à pleurer en public. Car
après l'école, le foyer familial est une autre prison. Robert et sa mère
vivent en effet dans la crainte des crises de démence du père, de ses
cris, de ses coups.(...) Le film navigue entre les âges, les séquences s'enchaînant au gré des
pensées du vieil homme, de son esprit flottant d'un souvenir à un autre.
Jusqu'à son agonie, très stylisée. Trois minutes d'images qui se
succèdent au son des râles du vieil homme, kaléidoscope de souvenirs et
de sensations où sont une dernière fois convoqués ses démons (le Christ)
et ses amours (sa mère, le corps d'un jeune éphèbe). C'est sur cette séquence d'une force incroyable que s'achève cette
magnifique trilogie, l'une des plus belles expériences - avec la
trilogie de Bill Douglas - d'auto-biographie filmée. Davies impose d'emblée un univers très personnel qu'il développera avec Distant Voices, Still Lives, The Long Day Closes et Of Time and the City. Olivier Bitoun. Dvdclassik. Lire la suite de la critique sur DvdClassik.
Né en 1945, Terence Davies a passé son enfance dans le milieu populaire de
Liverpool, benjamin d'une famille de dix enfants vivant dans les taudis
de Kensington. Il devient comptable, profession qu'il occupe jusqu'à ses
28 ans quand il quitte soudainement son emploi pour entrer dans une
école d'art dramatique. Entre 1976 et 1983, il tourne les trois courts
métrages qui seront regroupés en 1984 en un unique programme, The Terence Davies Trilogy, qui devient le premier volet d'une trilogie autobiographique poursuivie en 1988 avec Distant Voices, Still Lives et en 1992 avec The Long Day Closes. Trilogie à laquelle il apportera en 2008 une magnifique conclusion avec le journal poétique Of Time and the City. Le réalisateur anglais connaît véritablement le succès avec son premier
long-métrage, Distant voices, still lives, encore un film
autobiographique. Ce dernier reçoit le Léopard d’Or au Festival de
Locarno et le Prix de la Critique Internationale au Festival de Cannes. Il enchaîne en 1992, avec The Long Day Closes, désigné meilleur film au Festival de Birmingham. En 1995, il quitte l’autobiographie pour des adaptations de romans.
Ainsi, The Neon Bible est tiré d’un des livres de John Kennedy Toole. En 2000, c’est le roman d’Edith Wharton que Terence Davies transpose dans son film, Chez les heureux du monde. Alors que le cinéaste projette de réaliser un cinquième film, Sunset
Song, la BBC, Channel 4 et UK Film Council refusent de lui attribuer les
fonds nécessaires. En 2008, Terence Davies se tourne vers le film documentaire en signant Of Time and the City, hommage à Liverpool.
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