Un an après la mort de sa mère, Elena, jeune Française d’origine grecque, retourne dans sa maison de vacances sur l’île de Lesbos. Elle est accompagnée de ses amis Nassim et Sekou, deux jeunes banlieusards plus habitués aux bancs de la cité qu’aux plages paradisiaques. Mais les vacances sont perturbées par la rencontre avec Elyas, jeune Syrien réfugié depuis peu sur l’île, qui fait basculer le destin d’Elena et de ses amis.

(...) Les oiseaux filent à toute allure de l'Afrique jusqu'en France, et le vent du Nord entre la Grèce et la Turquie, imprévisible, se lève. On le nomme meltem. On assiste à une série de déchirures identitaires et linguistiques, tout particulièrement lorsque le trio rencontre Elyas, jeune réfugié syrien qu'ils veulent aider. De leurs racines, celles arrachées, celles à replanter, ce quatuor de l'exil oscille entre instants de volupté, amusement, franches engueulades et dangers. Tout cela n'est pas toujours très bien ni spontanément interprété, mais Doganis et sa caméra se déplacent comme le vent, les poussant souvent dans le dos, légèrement, jusqu'à cet océan qu'il sait filmer, tout comme il s'attarde sur les regards à tâtons d'Elena et la nuit luminescente traversée par un chien errant. Sous les traits d'Elyas, l'acteur Karam al-Kafri puise dans son propre vécu de Palestinien contraint de quitter Damas à 18 ans, pour la Russie puis la France. Libération l'avait rencontré en octobre 2017 sur le tournage, où il s'interrogeait : «Pourquoi je jouerais à leur place, moi ? Au nom des réfugiés ?» Escortés par cet humble doute quant à la légitimité d'incarner la multitude, de l'endeuillé à l'exilé, les quatre principaux acteurs semblent ici justement avancer, fragiles et touchants, afin de ménager une place à une ombre portée des existences interprétées - afin de laisser une trace. Jérémy Piette, Libération, 2019

Basile Doganis est normalien, agrégé et docteur en philosophie. Après avoir été maître de conférences à l'École normale supérieure Lettres et sciences humaines (ENS-LSH) de Lyon, il se consacre à ses projets d'écriture et de réalisation cinématographique. En 2008 sort Kami Hito E - On the Edge, court métrage documentaire créé dans les marges de Young Yakuza (2008) de Jean-Pierre Limosin, dont il était l’assistant-réalisateur, et où il filme le crew de hip-hop japonais qui signe la bande son. Suivent deux courts métrages de fiction : Le gardien de son frère (2012) et Journée d'appel (2014). En 2018, Altérations / Kô Murobushi part à la rencontre du danseur de butô japonais. Meltem (2017) est le premier long métrage de fiction de Basile Doganis. Il travaille actuellement avec Wajdi Mouawad sur l'écriture et la mise en scène de Père, prochain spectacle de l'artiste au Théâtre de la Colline à Paris.

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