Corniche Kennedy. Dans le bleu de la Méditerranée, au pied des luxueuses villas, les minots de Marseille défient les lois de la gravité. Marco, Mehdi, Franck, Mélissa, Hamza, Mamaa, Julie : filles et garçons plongent, s'envolent, prennent des risques pour vivre plus fort. Suzanne les dévore des yeux depuis sa villa chic. Leurs corps libres, leurs excès. Elle veut en être. Elle va en être.

Entre ciel et mer, un saut vertigineux à la rencontre de jeunes gens à l’enthousiasme brut et à la beauté sauvage. Iodé et vivifiant !

Tout au long de sa carrière de cinéaste, Dominique Cabrera a alterné longs métrages L’autre côté de la mer, Nadia et les hippopotames ou Le lait de la tendresse, films pour la télévision Quand la ville mord, Ca ne peut pas continuer comme ça.... et films documentaires Grandir, Le beau dimanche.
Depuis longtemps, elle a développé l’envie de filmer Marseille car, comme elle aime l’affirmer haut et fort, « Marseille est une ville que j’ adore ». La lecture du roman de Maylis de Kerangal et le regard que celle-ci pose sur « les minots de la Corniche » l’a donc décidé à sauter le pas.
C’est bien l’amour qu’elle porte à cette ville populaire et métissée qui imprègne d’une dimension poétique cette histoire peuplée de jeunes gens en manque de repères sociaux et de perspectives d’avenir. Pour masquer leur peur du vide, ceux-ci effectuent, le long de cette élégante corniche marseillaise, et ce, malgré les interdictions, des plongeons de plus en plus risqués, juste pour le bonheur d’être en groupe, pour le plaisir de se mesurer les uns aux autres.

Animée d’un engagement politique certain, la réalisatrice évite cependant tous jugements moraux et préfère laisser libre cours au lyrisme et à la contemplation de la vie dans toute sa simplicité. Le regard qu’elle porte sur ses jeunes casse-cou désobéissants mais charmeurs ne laisse aucun doute sur la tendresse dont elle les entoure. La caméra ne les lâche pas d’un pouce, suit leur détermination mâtinée de gravité et d’insouciance à affirmer leur désir d’exister. Entre peur et volupté, ils plongent du sommet de ces rochers perchés pour connaître la liberté sans entrave de cette eau accueillante comme le ventre d’une mère. Dans cette bulle protectrice, les corps se font légers, rencontrent poissons et poulpes, et se meuvent au rythme d’une danse aquatique libératrice qu’ils ne sauraient trouver ailleurs. Alors, les entorses à la loi et les exhortations à la prudence, ils ont tôt fait de les oublier. « Raser la mort, c’est tellement bon » dit l’un d’eux. [...] Sur fond de chronique adolescente, Dominique Cabrera rend un hommage sincère à des jeunes qui, bien que mis au ban de la société, font le choix de conquérir leur vie plutôt que de la subir. Claudine Levanneur. Avoir-alire.com

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La cinéaste Dominique Cabrera est née en 1957 en Algérie. Elle a enseigné le cinéma à La Fémis, à Harvard et à l'université Panthéon-Sorbonne. Son film L'Autre Côté de la mer a été montré dans la section Cinémas en France au Festival de Cannes ainsi que Nadia et les Hippopotames dans la section Un certain regard, Demain et encore demain et Grandir dans la sélection de l’ACID. Ses films ont également été sélectionnés à la Berlinale et à New Directors New Films au Museum of Modern Art et dans les festivals internationaux de Toronto, Vienne, Locarno, Rotterdam, et New York entre autres.

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