Dessins 2D et séquences en stop motion. Beyrouth, Liban, aujourd’hui. Wardi, une jeune Palestinienne de 11 ans, vit avec toute sa famille dans le camp de réfugiés où elle est née. Sidi, son arrière-grand-père adoré, fut l’un des premiers à s’y installer après avoir été chassé de son village en 1948. Le jour où Sidi lui confie la clé de son ancienne maison en Galilée, Wardi craint qu’il ait perdu l’espoir d’y retourner un jour. Mais comment chaque membre de la famille peut-il aider à sa façon la petite fille à renouer avec cet espoir ?

Avec des dessins pour les flash-back et des marionnettes pour le présent, la vie des réfugiés palestiniens au Liban suscite une profonde empathie.

Environ cent cinquante mille Palestiniens vivent dans les camps de réfugiés au Liban dans l’attente d’un retour, de plus en plus hypothétique, sur la terre de leurs ancêtres annexée par Israël. Pour raconter la tragédie de ces exilés, le cinéaste norvégien Mats Grorud a fait le choix de l’animation. Un pari ambitieux, risqué, mais réussi.

Wardi alterne des flash-back en dessins 2D pour évoquer les grandes dates du conflit au Proche-Orient (le massacre des camps de Sabra et Chatila en 1982, le début de la première intifada en 1987…) et, surtout, des séquences en stop motion (animation en volume image par image) pour chroniquer le présent du camp de Bourj el-Barajneh, à Beyrouth. Les décors, bricolés avec les moyens du bord, témoignent de la précarité subie par les réfugiés, exclus du marché du travail. La mise en scène joue habilement du contraste entre les ruelles sombres du camp et l’immensité lumineuse du ciel, entre la sensation d’enfermement et l’aspiration à une vie meilleure.

Le design naïf des marionnettes rend le film accessible à un très large public, en facilitant l’empathie avec les personnages. A commencer par la petite héroïne, Wardi, une écolière de 11 ans dont l’optimisme se heurte au mal-être des adultes. Sa relation avec son arrière-grand-père, vieux sage qui n’a jamais revu sa Galilée natale après en avoir été expulsé, adolescent, lors de la création d’Israël, en 1948, propulse ce film attachant vers des sommets d’émotion. Samuel Douhaire. Télérama.fr

Mats Grorud est un réalisateur et animateur norvégien qui a étudié l'animation au Volda University College. Il a complété sa formation en cinéma d'animation par des études au Danemark, à Beyrouth et à Pékin.
Aujourd'hui, Mats Grorud dirige sa propre société appelée Nubbsjangs Productions, où il développe ses propres projets, et où il enseigne les techniques du cinéma d'animation. Il a également travaillé sur plusieurs projets de films documentaires.

Retrouvez ici d'autres films qui traitent de la question palestinienne, disponibles en DVD dans les médiathèques.

En cours de chargement ...
Ce film est interdit aux moins de 12 ans.