LA VIE MÊME
Une famille syrienne (VOstf)
Dans la Syrie en guerre, d'innombrables familles sont restées piégées par les bombardements. Parmi elles, une mère et ses enfants tiennent bon, cachés dans leur appartement. Courageusement, ils s’organisent au jour le jour pour continuer à vivre malgré les pénuries et le danger, et par solidarité, recueillent un couple de voisins et son nouveau-né. Tiraillés entre fuir et rester, ils font chaque jour face en gardant espoir.
*
Meilleur film, Meilleur réalisateur, Meilleur scénario
original ou adaptation, Meilleure image, Meilleur son, Meilleure musique
originale, Magritte du cinéma 2018.
* Prix du Meilleur
film francophone, Prix
Lumières 2018.
* Valois
de la mise en scène, Valois de la
meilleure actrice pour Hiam Abbass, Valois du public, Festival du film
francophone d'Angoulême 2017.
* Prix
du Public de la section Panorama, Berlinale
2017.
* Grand prix du jury,
Festival du film européen de Séville 2017.
(...) On parle bien des théâtres de guerre, ce n’est pas celui que choisit de
nous montrer Philippe Van Leeuw. L’originalité de ce film de guerre qui a
remporté le Valois du Public au Festival d’Angoulême tient à ce qu’il
se concentre justement sur un théâtre intérieur, laissant les combats en
hors-champ, pour radiographier ce que le conflit induit de
faux-semblants et de jeux de masques chez ceux qui le subissent. Cette
métaphore théâtrale est d’autant plus justifiée qu’Oum met en scène ce
qu’elle voudrait être une pièce de salon : le plan initial sur des
rideaux qui se poursuit par un panoramique sur des tissus que l’on range
souligne le décor qu’elle cherche à mettre en place, celui d’un
appartement familial banal absorbé dans une vie ménagère où l’on
s’embrasse et l’on continue à se faire des shampoings, reléguant aux
coulisses la brutalité des assaillants. Le film souligne habilement la
bizarrerie et la feinte qui caractérisent cette attitude tandis que
partout, le cadre se craquelle et l’univers se détraque : la table du
déjeuner condense cette transfiguration de l’ordinaire par l’étrange,
elle est tour à tour utilisée comme endroit de repos puis finalement
comme brancard. Pourquoi rester alors que la guerre fait rage ? Ceci
n’est jamais expliqué mais l’ellipse a pour mérite de souligner
l’absurdité d’un conflit qui tue et épargne, tour à tour, sans que les
miracles puissent être expliqués, engendrant au passage des
comportements extrêmement contradictoires : désir de fuite ou repli
crispé. (...)
Gabrielle Adjerad, Critikat.com
Philippe Van Leeuw est un réalisateur, scénariste et directeur de la photographie belge
né en 1954.
Après des
études d'Images à l'INSAS et l'American Film Institute à Los Angeles, où il est
l'élève de Sven Nykvist et Conrad Hall, il rentre en Europe et devient chef
opérateur pour des films documentaires, institutionnels et publicitaires. Au
fil de ses collaborations, il rencontre Bruno Dumont pour qui il devient
directeur de la photographie sur le film La Vie de Jésus . À partir de là, il se
consacre exclusivement à la fiction et fait l'image de plusieurs films,
téléfilms, et de nombreux courts-métrages. Parallèlement il s'intéresse à la
photographie et il écrit. Son engagement pour un cinéma social et poétique le
conduit à réaliser son premier long métrage Le jour où Dieu est parti en
voyage (2009) puis Une famille syrienne (2017), qui qui obtient de nombreux prix à travers le monde.
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