CINÉMA FRANÇAIS ANNÉES 60 ET 70
La Belle vie
Premier long métrage de Robert Enrico, en prise avec son temps, sensible et sincère. Démobilisé après vingt-sept mois de service militaire en Algérie,
Frédéric rentre à Paris, enfin libre. Il arrive le soir du 14 juillet,
heureux de revoir son quartier, le boulevard Saint Michel et se petite
chambre de la rue de la Huchette, heureux surtout de retrouver - au
hasard des bals qui animent Paris - Sylvie, son amie de jeunesse qu’il
aime et qu’il épouse bientôt. "La belle vie" ! Leur voyage de noce à
Monte Carlo - somptueux cadeau offert par les richissimes amis de la
famille - les transporte dans une atmosphère de luxe un peu irréelle.
Puis le retour à Paris, dans la petite chambre mansardée et à la
réalité…
* Prix Jean Vigo, 1964.
Un film sincère, profondément ancré dans
son époque, celle de la guerre d'Algérie et des attentats O.A.S. Un film
humain et sensible qui raconte une histoire simple, dramatique et
vraie. Claude Bouniq-Mercier, Guide des Films Jean Tulard.
Robert Enrico (1931-2001) est un scénariste et réalisateur français. Diplômé de la section réalisation de l'IDHEC en 1951, et après avoir été monteur et réalisateur de courts métrages commandés par
des entreprises industrielles et agricoles, il réalise son
premier court métrage inspiré du roman d'Ambrose Bierce, La rivière du hibou, qui obtient la Palme d'Or au Festival de Cannes en 1962 et un Oscar en 1964. Il est également remarqué pour Thaumetopoea (1960), court métrage sur les chenilles processionnaires. Son premier long métrage, La belle vie
(1963), déclenche un scandale en raison du point de vue qu'il donne sur
la Guerre d'Algérie. Le film est censuré et interdit de distribution
pendant deux ans. En 1965, Robert Enrico tourne alors un film plus
conventionnel pour relancer sa carrière, Les grandes gueules avec Lino Ventura et Bourvil qui remporte un bon succès. Il enchaîne ensuite avec Les aventuriers
(1966), avec Alain Delon et à nouveau Lino Ventura. Robert Enrico
accède ensuite à la célébrité en réalisant son plus grand film, Le vieux fusil
(1975), avec Philippe Noiret et Romy Schneider. Le film met en scène
avec une justesse remarquable le drame individuel d'un homme qui perd
tout au cours de la Seconde Guerre Mondiale. Il se lance ensuite dans
l'adaptation d'oeuvres littéraires pour le cinéma comme pour la
télévision. Zone rouge (1986) et De guerre lasse
(1987) sont ses deux seuls films qui émergent de la décennie 1980. En
1992, il revient à un genre auquel il n'a plus touché depuis La belle vie, à savoir le film politique : Vent d'est
soulève le problème de certains habitants des pays Baltes qui avaient
choisi de combattre auprès des Nazis lors de la dernière guerre. Fait d'hiver (1998) fait à nouveau ressortir les penchants humanistes de Robert Enrico en mettant en scène un drame populaire.
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