Professeure dans un lycée de Tbilissi, Manana est mariée depuis vingt-cinq ans à Soso. Ensemble, ils partagent leur appartement avec les parents de Manana, leurs deux enfants et leur gendre. Une famille en apparence heureuse et soudée jusqu'à ce qu'à la surprise de tous Manana annonce, au soir de son cinquante-deuxième anniversaire, sa décision de quitter le domicile conjugal pour s’installer seule.


C’est l’heure du dîner et, des grands-parents aux petits-enfants adolescents, tout le monde s’affaire autour de la table. Mais une chaise reste vide : la mère, Manana, ne veut plus s’y ­asseoir. Et c’est toute la place de la femme en Géorgie qui apparaît bientôt inconfortable… Dans le grand appartement familial résonne la voix d’un prêtre qui dit la messe à la télévision : « Pour qu’une famille soit heureuse, la mère doit être sereine, elle doit se sacrifier pour les siens, élever ses enfants. » C’est si simple, le bonheur ? Avec Manana, rien ne l’est plus. Elle rejette la vie commune avec mari, parents et enfants, mais elle déserte sans divorcer, elle part si doucement qu’elle semble rester. Elle en devient un mystère pour les siens, déboussolés, et c’est déjà une belle avancée. Cette reconquête de l’indépendance est racontée avec une douceur conciliatrice. Le trop-plein, souvent drôle, de la vie de famille et la note délicate de la solitude réparatrice sont des joies complémentaires. En menant de front portrait de femme et portrait de groupe, le couple de réalisateurs révèle une vision de plus en plus subtile. Les membres de la famille, qui semblaient comme les barreaux d’une prison autour de la mère, sont en réalité un voile trompeur, masquant la vérité… Dans cette histoire de séparation sans rancune, des angles morts s’éclairent peu à peu, des blessures se réveillent. Et peut-être, aussi, des sentiments. Ce mouvement que décrit le film est empreint, de bout en bout, d’une belle sensibilité. 
Frédéric Strauss. Télérama.fr

Nana Ekvtimishvili est née à Tbilissi en 1978. En 1998, elle est diplômée en scénario (École nationale géorgienne de film et de télévision) ainsi que de la faculté de philosophie de Tbilissi. Entre 2003 et 2008, elle étudie le scénario à l’Université de cinéma de Postdam-Babelsberg en Allemagne. Elle réalise deux courts métrages : Waiting for mom (2011) et Amerikan Informatig (2008) et un film documentaire Lost Mainland (2007). En 2012, elle fonde avec Simon Gross la société de production Polare Film. Ensemble, ils réalisent en 2013 leur premier long métrage Eka et Natia, chronique d'une jeunesse géorgienne, ce qui leur vaut une série de sélections et de récompenses. Nana Ekvtimishvili et Simon Gross signent leur deuxième opus commun en 2016 avec le film Une Famille heureuse, présenté en compétition au Festival de Sundance en 2017, puis sélectionné à la Berlinale dans la catégorie Forum.

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