LA VIE MÊME
Amanda
Paris, de nos jours. David, 24 ans, vit au présent. Il jongle entre différents petits boulots et recule, pour un temps encore l’heure, des choix plus engageants. Le cours tranquille des choses vole en éclats quand sa sœur aînée meurt brutalement. Il se retrouve alors en charge de sa nièce de 7 ans, Amanda.
Il fallait bien toute la douceur du regard de Mikhaël Hers pour envelopper d’une telle grâce ce sujet poignant.
David est un "adulescent" éminemment sympathique et légèrement immature.
Il vit au jour le jour, organise sa vie au gré de ses envies entre ses
amis et sa famille. Il nourrit un lien particulièrement tendre avec sa
nièce, même si ça ne l’empêche d’oublier d’aller la récupérer à la
sortie de l’école. Mais un jour, un accident de la vie anéantit cette
belle insouciance et le place face à des choix auxquels il n’aurait
jamais imaginé devoir être un jour confronté.
Voilà ainsi tissée la trame d’une histoire qui, faute d’être traitée
avec précaution, a toutes les chances de s’enliser dans un misérabilisme
de mauvais aloi. C’est pourtant un récit d’une infinie délicatesse qui
va nous être proposé. Car Mikhaël Hers qui nous avait déjà ému en 2016
avec Ce sentiment de l’été possède incontestablement ce don
particulier de savoir sublimer la douleur de l’absence. Reprenant le
thème du deuil, il l’aborde cette fois de manière plus directe. Comme
dans ses précédents films, il prend le temps d’installer ses personnages
dans un quotidien qu’il nourrit d’infinis détails pour nous les rendre
plus proches au cœur d’un Paris qu’il filme avec la tendresse que l’on
voue à ceux qui, après une blessure profonde, tentent de renouer avec
une légèreté perdue. Il multiplie les trajets en vélo et les plans sur
les espaces verts (David est d’ailleurs élagueur à ses moments perdus)
et nous livre l’image d’une ville apaisée jusqu’à ce que cette belle
harmonie explose sous le poids d’événements collectivement tragiques,
dont il prendra soin de ne jamais étaler la violence. Car ce qui
l’intéresse avant tout, ce sont les parcours personnels de ceux qui
doivent réapprendre à vivre après une telle déflagration. (...) Avec ce troisième long-métrage tout en subtilité, Mickhaël Hers se
positionne assurément comme l’un des plus fins observateurs
cinématographiques de la grande aventure humaine. Malgré un thème qui
n’incite guère d’emblée à la gaieté, Amanda est avant tout un
film optimiste et lumineux qui affirme que, derrière les obstacles que
la vie sème sur notre route peuvent se cacher des histoires aux
richesses inattendues. Un film bouleversant qui fait du bien et ne
devrait avoir aucun mal à se hisser parmi les valeurs sûres de cette fin
d’année. Claudine Levanneur. avoir-alire.com
Mikhaël Hers fait d’abord des études d’économie avant d’intégrer le
département de production de la FEMIS. Après avoir produit quelques
films dont les courts de son ancien camarade Martin Rit, il passe à son
tour derrière la caméra. Il réalise plusieurs courts et moyens métrages
parmi lesquels Charell, sélectionné à la Semaine de la Critique à Cannes en 2006. En 2010, il réalise son premier long métrage Memory Lane. Suivent Ce sentiment de l'été (2016), Amanda (2018) et Les Passagers de la nuit (2022).
Retrouvez ici d'autres films réalisés par Mikhaël Hers disponibles en DVD dans les médiathèques.
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