Fatima vit seule avec ses deux filles : Souad, quinze ans, adolescente en révolte, et Nesrine, dix-huit ans, qui commence des études de médecine. Fatima maîtrise mal le français et le vit comme une frustration dans ses rapports quotidiens avec ses filles. Toutes deux sont sa fierté, son moteur, son inquiétude aussi. Afin de leur offrir le meilleur avenir possible, Fatima travaille comme femme de ménage avec des horaires décalés. Un jour, elle chute dans un escalier. En arrêt de travail, Fatima se met à écrire en arabe ce qu'il ne lui a pas été possible de dire jusque-là en français à ses filles. 

* César de la meilleure adaptation et du meilleur film, 2016.

* César du du meilleur espoir féminin pour Zita Hanrot, 2016.

Fatima est le portrait d'une femme de ménage d'origine marocaine, prête à tous les sacrifices pour offrir à ses filles les études dont elle a été privée. Une chronique aussi solaire et tendre que La Désintégration, le précédent film de Philippe Faucon sur trois jeunes musulmans basculant dans le terrorisme, était sombre et âpre. Fatima, quadragénaire née au bled, fait partie de ces individus « invisibles » que la société ignore, alors qu'ils lui sont indispensables. Les cadrages épurés du cinéaste, son utilisation de la profondeur de champ soulignent la solitude de cette mère courage, écartée du monde en raison de son foulard, de son travail ingrat, qui la contraint à vivre en horaires décalés. Et, surtout, de son ignorance du français. Comment Fatima pourra-t-elle surmonter la barrière d'une langue qui, en plus de la handicaper dans sa vie quotidienne, la coupe de ses propres enfants ? C'est l'enjeu dramatique de ce mélo social, débarrassé de tout pathos, où la gravité n'exclut pas l'humour — euphorisantes scènes de drague entre ados, qui rappellent que Philippe Faucon est l'un des cinéastes les plus doués pour saisir la fougue et les indécisions de la jeunesse. Du beau visage las de Soria Zeroual, superbe interprète de Fatima, émanent une délicatesse, une humanité qui illuminent le film. Samuel Douhaire. Télérama.fr

Philippe Faucon passe sa petite enfance au Maroc et en Algérie, où son père est militaire et où ses parents vivent les quatre dernières années de la Guerre d'Algérie. Après une maîtrise de lettres obtenue à l'université d'Aix-Marseille à Aix-en-Provence, il débute au cinéma comme régisseur stagiaire, entre autres sur Mauvais sang de Leos Carax, Un médecin des Lumières de René Allio, Trois places pour le 26 de Jacques Demy.
Ses six premiers films (jusqu'à Samia) sont produits par Humbert Balsan, qu'il rencontre sur le tournage d'Un médecin des Lumières de René Allio. Après la disparition d'Humbert Balsan en février 2005, Philippe Faucon crée, avec Yasmina Nini-Faucon, la société de production Istiqlal Films. Entre-temps, il a tourné en Algérie son film La Trahison, inspiré du récit de Claude Sales, racontant un épisode vécu par ce dernier pendant la Guerre d'Algérie. 
Le film de Philippe Faucon La Désintégration, sorti en février 2012, environ un mois avant que n'éclate l'affaire Merah, a été perçu ultérieurement comme prémonitoire des phénomènes de radicalisation djihadiste et de la série d'attentats qu'a connus la France, de l'affaire Merah aux attaques de 2015 et 2016.
Philippe Faucon remporte le Prix Louis-Delluc en décembre 2015, le Prix du Syndicat Français de la Critique de Cinéma en février 2016, le César de la meilleure adaptation et celui du meilleur film en février 2016 pour son film Fatima. Par ailleurs, Zita Hanrot reçoit le César du meilleur espoir féminin pour son rôle dans le même film. www.lacid.org

Retrouvez Ici d'autres films réalisés par Philippe Faucon disponibles en DVD dans les médiathèques.


En cours de chargement ...
Ce film est interdit aux moins de 14 ans.