Dernier film d'Andrzej Wajda. Dans la Pologne d’après-guerre, le célèbre peintre Wladyslaw Strzeminski, figure majeure de l’avant-garde, enseigne à l’École nationale des beaux-arts de Lodz. Il est considéré par ses étudiants comme le grand maître de la peinture moderne mais les autorités communistes ne partagent pas cet avis. Car, contrairement à la plupart des autres artistes, Strzemiński ne veut pas se conformer aux exigences du Parti, et notamment à l’esthétique du réalisme socialiste. Expulsé de l'université, rayé du syndicat des artistes, il subit, malgré le soutien de ses étudiants, l’acharnement des autorités qui veulent le faire disparaître et détruire toutes ses œuvres.

La trajectoire d'un peintre d'avant-garde brimé dans la Pologne communiste. Le film posthume et glaçant d'Andrzej Wajda. (...) Wajda détaille les persécutions, les offenses, les humiliations subies par un artiste dont la règle était : « L'art dicte sa loi à la réalité. » Inconcevable pour le pouvoir de l'époque qui prônait l'éducation des masses par l'exaltation du héros positif : « Vous devriez vous faire renverser par un tramway et disparaître ! » finit par dire un officiel obtus et haineux à ce dissident avant la lettre...(...) Pierre Murat. Télérama.fr

Andrzej Wajda naît en 1926 au nord-est de la Pologne. Il a treize ans lorsque la guerre éclate. Après avoir exercé différents emplois, il s'engage dans l'Armée de l'intérieur en 1942. À la Libération, il termine ses études secondaires puis entre à l'Académie des Beaux-Arts de Cracovie, qu'il quitte en 1949. Cette même année, il s'inscrit à la nouvelle École de Cinéma de Lodz. En 1957, Kanal est présenté au Festival de Cannes. Parallèlement au cinéma, Wajda assure la mise en scène de plusieurs œuvres théâtrales tant et si bien que sa réputation ne tarde pas à franchir les limites des frontières polonaises. En 1962, il tourne l'épisode polonais de L'amour à vingt ans, coproduction internationale l'associant à François Truffaut, Renzo Rossellini, Marcel Ophuls et Shintaro Ishihara. Il réalise ensuite de grands films comme Les Cendres en 1965, Tout est à vendre en 1969 et L'homme de marbre en 1977. A partir du début des années 1980, Wajda commence à travailler à l'étranger, la situation politique de la Pologne le privant de sa nécessaire indépendance artistique. Il décède le 9 octobre 2016 à Varsovie à l'âge de 90 ans.

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