Une dénonciation de la mondialisation, vue à travers le microcosme d'une cour familiale où s'est installé un tribunal. Une fable captivante, portée magnifiquement par la caméra du griot Abderrahmane Sissako.

Plaidoiries, témoignages, illustrations ... Tout est fictif dans Bamako. Le procès de l'Afrique contre la Banque mondiale et le FMI n'a pas eu lieu. Mais sa représentation, aussi théâtrale que réaliste, est l'occasion d'une fondamentale catharsis.

Le nouveau film de A. Sissako vagabonde entre deux univers : celui, concret, d'une famille au bord de l'explosion, et celui, fantasmatique, d'un procès intenté par David contre Goliath. D'un côté, la possible conséquence de l'abandon dans lequel a été laissée toute une population. De l'autre, la possible cause des drames de l'Afrique. Possibles, car les liens de cause à effet restent justement à prouver. Tout comme la cour de justice et la cour de l'immeuble se superposent, les destins individuels s'entremêlent ici avec le destin global du continent africain. A la barre des témoin se déploient des paroles revendicatrices ou des plaintes désabusées. C'est là la grande idée de Sissako : ne pas dénoncer en usant du coup de poing émotionnel, mais en élaborant un subtil jeu entre réalité et fiction, ouvert à l'expression des sentiments, et incitant à la construction d'une réflexion. (...) L'annuel du cinéma 2007.

Abderrahmane Sissako signe une œuvre humaniste et engagée, qui explore les relations complexes entre le Nord et le Sud autant que le destin d’une Afrique malmenée. Il navigue entre les cultures et les continents : né en Mauritanie en 1961, il passe son enfance au Mali et en 1983 il part en Union soviétique pour étudier le cinéma au VGIK de Moscou. Il y tourne ses premiers courts métrages : son film de fin d’études Le Jeu (1989), suivi deux ans plus tard par Octobre (d’une durée de 37’) présenté au Festival de Cannes en 1993 à Un Certain Regard. Au début des années 90, Abderrahmane Sissako s’installe en France. En 1998 il réalise La Vie sur Terre, programmé à la Quinzaine des Réalisateurs. Heremakono (En attendant le bonheur) est sélectionné à Un Certain Regard en 2002 et reçoit le Prix de la critique internationale. Il revient à Cannes une nouvelle fois en 2006 avec Bamako, présenté Hors Compétition. En 2014 son dernier film Timbuktu, projeté en Compétition, crée une forte émotion au Festival et devient la première œuvre mauritanienne en lice pour l’Oscar du Meilleur film en langue étrangère (2015). En France il remporte sept César, dont Meilleur Réalisateur et Meilleur Film.

Abderrahmane Sissako est également président d'honneur de la CinéFabrique, école nationale supérieure de cinéma et de multimédia créée par Claude Mouriéras et basée à Lyon.

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Ce film est interdit aux moins de 16 ans.