Un violoniste et voleur de bijoux tente de retrouver son frère, Virgil, chef d'un groupuscule d'extrême-gauche responsable de plusieurs attentats sanglants commis contre la haute bourgeoisie. Un film violent et audacieux où de jeunes idéalistes s'en prennent à une société qu'ils jugent pourrie par l'argent et le sexe, un film noir et romantique.

La palette de Jean-Pierre Mocky, estampillé auteur comique, est beaucoup plus variée qu’on le pense. Chez lui l’humour et la fantaisie n’excluent pas la mélancolie, la violence et même le tragique. Ainsi, le Mocky de la grande époque a sans doute réalisé certains des meilleurs films politiques français, maquillés en polars de série B. Solo est le premier titre d’une série de films qui traverse l’œuvre de Mocky à partir des années 70. Le cinéaste s’y attribue souvent le rôle principal. Ces films répondent à un canevas immuable : un homme seul est confronté à la corruption, à la violence et à la connerie ordinaires. Il y perdra la vie. Ces thrillers pamphlétaires tranchent avec ses comédies excentriques et entendent dresser un état de lieux de la France et de ses institutions au moment du tournage. Réfractaire à toute forme d’esprit de sérieux ou de discours pontifiants, Mocky préfère alors puiser son inspiration dans les rubriques de faits-divers, les scandales locaux ou dans des romans américains de série noire, dont il adapte l’intrigue dans un contexte tricolore. Le point de départ de Solo est l’analyse à chaud des conséquences immédiates de mai 68 par le cinéaste. Les idéaux révolutionnaires de jeunes gauchistes se sont mués en nihilisme anti-bourgeois, qui les conduit au passage à l’acte terroriste. Le frère aîné d’un des membres du groupe, un escroc individualiste, va tenter de devancer la police et d’empêcher un nouveau carnage. Solo est une course-poursuite dans la nuit menée tambour battant, truffée d’action et d’idées de mise en scène, où l’on sent l’influence du film noir américain. Mocky endosse avec panache la défroque d’un antihéros au cynisme de façade. Son interprétation, ainsi que le thème musical signé Georges Moustaki, nimbent Solo d’un romantisme ténébreux. Olivier Père. Arte.tv.

Réalisateur, scénariste, acteur, Jean-Pierre Mocky collabore avec les plus grands réalisateurs (Fellini, Visconti, Carné, Antonioni) de son temps, avant de devenir lui-même metteur en scène. Plus de 60 longs métrages et 75 films pour la télévision, mais aussi plusieurs ouvrages. Il a travaillé avec d'immenses acteurs tels que Bourvil, Francis Blanche, Fernandel, Philippe Noiret, Michel Serrault, Gérard Depardieu, Alberto Sordi, Catherine Deneuve... Cinéaste engagé, sa filmographie traite tous les société des années 60 à nos jours.

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