CINÉMA FRANÇAIS ANNÉES 60 ET 70
Un singe en hiver
En juin 1944, Albert Quentin, ancien fusilier marin en Indochine, est
propriétaire d'un hôtel dans un village normand. Un beau jour où, une
fois de plus, il a un peu trop bu, il prend brutalement conscience qu'il
n'est plus sur le pont de son navire, quelque part dans la mer de
Chine, mais dans son établissement, sous un intense bombardement allié.
Il fait le serment de ne plus boire s'il en réchappe. Promesse tenue
depuis lors, au grand plaisir de madame Quentin. Un soir d'hiver, le
jeune Gabriel Fouquet arrive à l'hôtel et se met à boire pour oublier
son mariage malheureux. Albert se prend d'affection pour son hôte et
finit par partager avec lui une monumentale beuverie...
Rencontre alcoolisée entre l’hôtelier Quentin et le
jeune Fouquet. Ode amère aux voyages, ceux que l’on a faits durant sa
jeunesse enfuie et ceux que l’on ne fera plus jamais. Pour retourner en
Chine ou rêver que l’on torée dans une arène madrilène, il faut un
certain véhicule : « Oh là, là ! Le véhicule, je le connais : je
l’ai déjà pris. Et ce n’était pas un train de banlieue, vous pouvez me
croire. Monsieur Fouquet, moi aussi, il m’est arrivé de boire. Et ça
m’envoyait un peu plus loin que l’Espagne. Le Yangzi Jiang, vous en avez
entendu parler, du Yangzi Jiang ? Cela tient de la place dans une
chambre, moi je vous le dis ! »
Gabin,
le vieux briscard du cinéma français, et Belmondo, le jeune loup de la
Nouvelle Vague, forment un duo grandiose : ils titubent ensemble, font
des étincelles avec les dialogues d’Audiard, et en mettent plein la
gueule aux Français moyens. Audiard adaptant Blondin, c’est le Picon
avec la bière, la jacte célinienne au service de la mélancolie
stendhalienne. Et la gueule de bois à la fin, quand on est sûr que
l’hiver est là. Télérama.fr
Henri Verneuil, de son vrai nom Achod Malakian, né en1920 à
Rodosto (auj. Tekirdağ, en Turquie) et mort en 2002 à
Bagnolet, est un réalisateur et scénariste de cinéma français
d'origine arménienne. Il a raconté son enfance dans ses deux derniers
films formant diptyque : Mayrig et 588, rue Paradis. Il est diplômé de
l’École Nationale Supérieure d'Arts et Métiers.
En 1947 a lieu sa première rencontre avec Fernandel, pour un court
métrage sur Marseille Escale au soleil. Fernandel, déjà célèbre, accepte
de tourner avec un réalisateur inconnu. Il « monte » à Paris, où il décroche un emploi comme assistant réalisateur. En 1959, Henri Verneuil obtient son premier grand succès au cinéma pour La Vache et
le Prisonnier, toujours avec Fernandel, qui devient son acteur fétiche,
et y interprète le rôle de Charles Bailly avec la vache Marguerite. De
1959 à 1991, il réalisera de nombreux films à succès, mettant en scène
les plus grands acteurs français et étrangers : Jean Gabin, Fernandel,
Jean-Paul Belmondo, Alain Delon, Philippe Noiret, Lino Ventura, Omar
Sharif, Henry Fonda, Yul Brynner etc.
En 1991, il réalise Mayrig (Maman en arménien), un sujet qui lui tient à
cœur. Tiré du livre qu'il a écrit après la mort de sa mère et qui a été
traduit dans 37 langues, le film rend hommage à toutes les mamas
arméniennes.
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