Un chef-d'œuvre intemporel ! La vie des Itivimuits de Hopewell Sound dans le nord de l’Ungava, à travers le quotidien de Nanouk ("L’Ours", en inuktitut), de sa femme Nyla ("Celle qui sourit") et de leurs enfants. Une plongée dans le monde des "Esquimaux" et dans la beauté du grand Nord : pêche du saumon, chasse au phoque et au morse, fabrication d’un igloo, tempêtes de neige et famine…

Flaherty a vécu quinze mois avec cette famille d'Inuits. Il a voulu montrer leur quotidien sans exotisme, mais en dramatisant la réalité dans la vérité des faits. C'est l'ancêtre du cinéma-vérité.

Lorsque Robert Flaherty tourne son film, à Inukjuak, en 1920, il vient de passer dix ans auprès des Esquimaux. Il ne se contente pas de photographier les activités des hommes du froid ni d'immortaliser la fantaisie indomptable de son ami l'Esquimau. Il raconte comment Nanouk se débat avec la nature hostile pour glaner son bonheur quotidien : un steak de morse, un frottement de nez avec son épouse, une partie de glissades avec son fils... Les congères râpeuses, la mer tumultueuse, le vent coléreux deviennent des personnages à part entière, dont le cinéaste prend soin d'évoquer le vacarme dans ses intertitres poignants. (...) Le visage de Nanouk, dans sa modernité, est toujours aussi proche de nous. Marine Landrot. Télérama.fr

Flaherty réalise de véritables séquences de suspens ou encore de comique, comme celle hilarante où Nanouk se bât avec un phoque récalcitrant. Le film se construit sur des instantanés, des saynètes, tout en fabriquant de toute pièces des climax dramatiques. Devant nos yeux émerveillés ce sont ainsi des instants magiques qui défilent, certains d’une grande force dramatique, d’autre chaleureusement intimes. C’est un réveil sous les épaisses peaux d’ours dans lesquelles la famille est emmitouflée, une pêche sur une banquise instable qui manque à chaque moment de se déchirer, la construction d’un igloo, la morsure d’un blizzard cinglant sur des chiens de traîneaux immobiles… Lire ici l'analyse complète sur DvdClassik.

Flaherty est l’image même du cinéaste-nomade. Fils d’un chercheur d’or, il est très tôt attiré par l’aventure, les voyages, la découverte d’un monde qu’il ne veut pas réduit à son Michigan natal, ni même au continent américain. A douze ans il accompagne son père pour une année de prospection dans la région du Lac des bois, période où tous deux vivent au côté d’un peuple indien. Partageant leur campement, Flaherty apprend à tirer à l’arc et à chasser et l’on imagine l’effet de cette immersion dans une culture ancestrale sur le jeune adolescent. Cette année est une véritable illumination et Flaherty n’aura dès lors de cesse de repartir à l’aventure. De retour dans sa ville d’origine, il ne parvient pas à se ré acclimater, ne cessant de rêver à de nouveaux voyages. Il trouve un travail pour une compagnie de chemins de fer comme cartographe et explorateur puis se rend en 1910 dans la baie d’Hudson au Canada pour la première de ses cinq expéditions dans le grand nord. Il découvre les îles Belcher (dont la plus grande porte son nom), cartographie la région et surtout fait la rencontre du peuple Esquimaux. Il est très vite fasciné par les Inuits et multiplie ses rencontres avec ce peuple encore mystérieux. A partir de 1912 il passe le plus clair de son temps à partager le quotidien des habitants de la côte d’Hopewell et désireux de montrer leur mode de vie s’équipe d’une caméra Bell & Howell. Durant deux ans, de 1913 à 1914, il tourne un grand nombre de petits films sur les Esquimaux dont les négatifs originaux seront malheureusement détruits. Pas découragé pour un sou, il repart pour quinze mois, entre 1919 et 1920, tourner ce qui deviendra son premier film, le mythique Nanouk l’Esquimau. Ainsi débute l'une des plus grandes histoires du cinéma documentaire, Flaherty s'imposant rapidement comme l'un des grands penseurs du genre et comme un cinéaste de génie.

Retrouvez ici d'autres films de Robert Flaherty disponibles en DVD dans les médiathèques.

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Ce film est interdit aux moins de 10 ans.