Octobre 1998, Johan van der Keuken apprend que son cancer de la prostate ne lui laisse que quelques années à vivre. Caméra à l’épaule, il part en compagnie de sa femme pour un dernier voyage, dont il fera son dernier film. De Noël 1998 à l’été 1999, il sillonne les pistes du Mali, les contreforts himalayens du Bhoutan, les rues de Rio de Janeiro, les aéroports américains... Partout, il filme des êtres dans leur quotidien : le rituel des ablutions et la prière des bonzes ; la misère des favelas de Rio ; des Africains encore épargnés par la culture de la consommation qui corrompt le rapport au monde ; des enfants maliens défilant dans une innocence grave... Et puis un jour, à New York, l’espoir renaît : le médicament miracle existe...

* Grand Prix, Visions du Réel, 2000

* Meilleur documentaire, Berlin documentary forum, 2000

* Special Honorary Award, Festival du documentaire de Thessalonique, 2000

* Grand Prix, Festival International du Documentaire de Taiwan, 2000

L’œuvre cinématographique à la fois sensible, philosophique et métaphysique de Johan van der Keuken trouve son point d’ancrage final dans ce très troublant legs et ces derniers voyages. La mort prochaine n’entame en rien sa liberté et son désir de cinéma et devient une ultime occasion de rencontres et de questions. On retrouve sa voix, devenue si familière au fil du temps, ses collections d’objets et de situations, son plaisir à en-visager et nommer les "petites formes" d’hommes rencontrées. Sa "dernière image" scintille et c'est toute son œuvre qui nous éclaire encore. Adieu et bienvenue, grandes et belles formes ! Pascale Paulat et Christophe Postic

Johan van der Keuken est un réalisateur et photographe néerlandais, né le 4 avril 1938 à Amsterdam, où il est mort le 7 janvier 2001. Il a douze ans quand son grand-père l’initie à la photographie, dix-sept quand il publie son premier album et dix-huit lorsqu'il intègre l’IDHEC (l'Institut Des Hautes Etudes Cinématographiques), à Paris. Nous sommes en 1956 ; il passera deux années dans la capitale française, deux années de vagabondage visuel où l’école n’est qu’un alibi pour flâner dans la ville, "se poser des questions, chercher des réponses", bref, "découvrir la vie". C’est à cette même époque qu’il travaille à la réalisation de son livre Paris mortel qui verra effectivement le jour en 1963. Pour Johan van der Keuken, c’est une période de lente transition vers le cinéma, où il questionne la notion même de vision, explore le cadre et la couleur, expérimente des choses qui doucement, viendront nourrir ses films. [...]

Un moment de silence, officiellement son premier film, réalisé en 1960, ouvre sa filmographie et annonce tout son cinéma à venir : des récits fragmentaires dont l’agencement bouscule les règles du montage traditionnel. Une caméra faite œil, un corps caméra, un cinéma physiologique qui enregistre ce qui l’entoure et le restitue dans le flot des images par le prisme de la pensée. À sa mort, il laisse une œuvre engagée et universelle, riche d’une cinquantaine de films tous tournés en pellicule, dont on peut citer L'Enfant aveugle (1964), Les Vacances du cinéaste (1974), Vers le Sud (1981), L'Œil au-dessus du puits (1988), Amsterdam Global Village (1996), ou encore, Vacances prolongées (2000). (Source : Tënk)

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Ce film est interdit aux moins de 16 ans.