Dans l’été brûlant de Changsha, au cœur de la Chine, l’inspecteur Bin enquête sur la disparition d’un jeune homme dont le bras a été retrouvé sur les bords de la rivière Xiang. Mais les indices sont peu nombreux et Bin pense à abandonner l’affaire. Jusqu’au jour où il rencontre une mystérieuse chirurgienne qui se dit être la sœur de la victime.

Un premier film qui nous fait découvrir la vie dans une ville chinoise de province, dans un thriller psychologique mâtiné de romance et d'onirisme. 

Nommé sept fois dans la sélection Un certain regard du 72e Festival de Cannes (2019), notamment pour la mise en scène, Un été à Changsha est le premier film de l'acteur et metteur en scène de théâtre chinois Zu Feng.

L'histoire démarre en été, ville de Changsha, capitale de la province chinoise du Hunan. Dans une atmosphère brûlante et saturée d'humidité, le pétulant commissaire Lei et l'inspecteur Bin, passablement déprimé, enquêtent sur la disparition d'un jeune homme dont la main a été retrouvée au bord du fleuve Xiang. Le reste du corps demeure introuvable, jusqu'au jour où la sœur de la victime, Li Xue, médecin, leur confie avoir fait un rêve qui lui révélait où était le corps de son frère…Ce premier film chinois installe avec lenteur le spectateur dans la tension d'un thriller. Puis au fil du récit, il glisse peu à peu, creusant ses personnages, vers le drame psychologique, et la romance. Les deux protagonistes sont hantés par un deuil difficile à surmonter, pour l'inspecteur Din la disparition de sa femme, pour Li Xue celle de sa fille, puis de son frère. Ce deuil les rapproche.

La caméra scrute les tensions intérieures des personnages, suggère plus qu'elle ne montre les sentiments complexes qui accompagnent la perte : souffrance, culpabilité, colère, ressentiment, chacun sa manière de souffrir, et ses pansements pour soulager les plaies. Puis, en même temps que l'enquête progresse, que les fils se dénouent, l'atmosphère s'allège et le film dérive tout doucement vers l'apaisement des cœurs.

Ce film, où l'onirisme tient une belle place, questionne nos croyances et nos inquiétudes face aux mystères de l'au-delà, en explore les douleurs. Le duo d'inspecteurs, deux personnalités antinomiques, fonctionne très bien. La mise en scène délicate et théâtrale (le réalisateur vient de là), à la photographie très soignée, distribue habilement l'action, les dialogues, le rêve et le silence, avec des symboliques fortes, comme ce fleuve, figurant la vie qui passe, et la purification. Un été à Changsha nous plonge aussi dans la Chine urbaine et provinciale d'aujourd'hui, que l'on a peu l'habitude de voir, son quotidien, ses inégalités, ses violences sociales. "Ce n'est pas seulement une histoire qui se passe en Chine, c'est une histoire universelle, à laquelle nous avons tout de même ajouté des couleurs et éléments locaux", souligne Zu Feng, le réalisateur et interprète de l'inspecteur Bin. Laurence Houot. Francetvinfo.culture

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Ce film est interdit aux moins de 16 ans.