CINÉMA FRANÇAIS ANNÉES 60 ET 70
Le pull-over rouge
Christian Ranucci, vingt-deux ans, est déclaré coupable du viol et du meurtre d’une petite fille. Malgré l’absence de preuves irréfutables, malgré les lacunes et les erreurs de l’enquête, il est guillotiné le 28 juillet 1976 à 4h13 dans la cour de la prison des Baumettes.
Une adaptation scrupuleuse du livre de Gilles Perrault, enquête critique sortie en 1978, qui soutient le combat pour l'abolition de la peine de mort.
Aujourd'hui où la peine de mort est abolie en France, le film n'aurait peut-être pas le même impact qu'à sa sortie. Car il dénonce, au-delà de l'erreur judiciaire, une police et une justice qui s'aveuglent pour satisfaire l'opinion manipulée par la presse. Les mentalités sont-elles vraiment différentes aujourd'hui ? Michel Drach, s'inspirant scrupuleusement du livre de Gilles Perrault, réalise un film honnête, précis, documenté. (...) Claude Bouniq-Mercier. Tulard
Après des études de peinture à l'Académie des beaux-arts, Michel Drach s'oriente vers le cinéma sous l'influence de son cousin Jean-Pierre Melville, dont il devient l'assistant. Il débute par des courts métrages de facture très personnelle, dont Les Soliloques du pauvre (1951) et Auditorium (1957), puis passe au long métrage avec On n'enterre pas le dimanche (1959), une réflexion sur la solitude existentielle d'un « Noir » à Paris qui lui vaut le prix Louis-Delluc et annonce, par le style de tournage et le mode de production, la Nouvelle Vague.
Le mélancolique Amélie ou le Temps d'aimer (1962) caractérise bien son approche des êtres. Après la parenthèse de La Bonne Occase (1965) et de Safari diamants (1966), Michel Drach revient au cinéma d'auteur (il est scénariste de tous ses films) avec Élise ou la Vraie Vie (1970), qui raconte l'histoire d'une Française amoureuse d'un Algérien au temps de la guerre d'Algérie.
Son engagement se manifeste à nouveau dans Les Violons du bal (1974), évocation de son enfance juive pendant l'Occupation, et dans Le Pull-over rouge (1979), chronique de ce qu'il présente comme une erreur judiciaire. Dans Parlez-moi d'amour (1975), Le Passé simple (1977), et Guy de Maupassant (1982), il confirme son attrait pour les intrigues psychologiques.
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