Un écrivain en mal d'inspiration accepte pour des raisons alimentaires une place de croupier dans un casino. Très vite son travail envahit sa vie, ce qui est loin de plaire a Marion, sa compagne, mais il persiste car le jeu l'inspire. Il fait la connaissance d'une joueuse, Jani, qui perd de plus en plus. A la demande de ses créanciers, elle propose à Jack de les aider lors d'un hold-up au casino...

Une métaphore méchante et fascinante de la société par un cinéaste méconnu et talentueux, à (re)découvrir.

Méconnu, l'Anglais Mike Hodges est un cinéaste discret mais talentueux. On rencontre dans les titres les plus remarquables de sa filmographie ­ Get Carter (71) avec Michael Caine, The Terminal man (72), Black rainbow (90) ­ de réelles trouvailles dans l'étude psychologique et le fantastique clinique, accompagnées par un goût prononcé pour la glaciation émotionnelle. Croupier fait indiscutablement partie des projets personnels et satisfaisants de Hodges. Il y explore l'univers d'un casino ordinaire dans un Londres fantomatique tout aussi clos et régi par des règles encore plus draconiennes. Un romancier cynique, sans sujet et sans argent, se fait engager comme croupier et ne tarde pas à impressionner clients, direction et collègues par sa rapidité d'exécution, son adresse, son froid professionnalisme et son aversion pour les tricheurs. (...) Le casino se transforme en métaphore de la machine égalitaire, où la chance et le hasard remplacent le couperet de la guillotine. Enivré par le pur fonctionnalisme de ses gestes, le croupier se fond dans l'anonymat et devient à la fois le scrutateur impitoyable de lui-même et des joueurs, prisonniers consentants qui évoluent comme des insectes entre les murs de miroirs de la salle de jeu étriquée, décor claustrophobe qui évoque un aquarium, et décide d'écrire un roman sur le monde des casinos. Le film de Hodges est dérangeant, inconfortable. Parfait dans le registre de l'étude comportementale  avec l'impressionnante captation des gestes du croupier, les attitudes des joueurs qui font de ce film une des plus fines analyses de la fièvre du jeu à l'écran. (...) Olivier Père - lesinrocks

Parce qu'il est réalisé par un maître du genre, Croupier ressemble superficiellement aux classiques du film noir londonien. Mais Mike Hodges, le réalisateur (auquel on doit entre autres Get Carter), travaille là un drôle de matériau, l'histoire d'un romancier à la peine qui s'engage comme croupier dans un casino. Croupier, réalisé en 1998, restera aussi comme le premier grand rôle de Clive Owen, digne héritier des étoiles cockneys des années 1960, Michael Caine ou Terence Stamp. Le Monde

Après avoir travaillé pour la télévision anglaise en y réalisant des séries et des téléfilms, Mike Hodges passe au long-métrage en 1971 avec La Loi du milieu. L'année suivante, il récidive pour un autre film policier du nom de Pulp. Associés à Michael Klinger, producteur de ces deux films, ils fondent la société de production Klinger-Caine-Hodges. Changement de registre deux ans plus tard avec L' Homme terminal, thriller scientifique adapté d'un roman de Michael Crichton qui explore le thème du rapport de l'homme à la machine. Poursuivant dans le genre fantastique, Mike Hodges se lance dans l'adaptation d'une BD des années '30, Flash Gordon, fleuron du kitch, qui réunit entre autres Ornella Muti et Max von Sydow. Puis il filme l'impressionnante descente aux enfers d'un Mickey Rourke transformé en terroriste désireux de se ranger dans L' Irlandais (1987), œuvre maîtresse du cinéaste célébrant le retour au genre dramatique de ses débuts. Considéré comme un véritable "artisan" préférant monter ses films à "l'ancienne" en manipulant la pellicule, vivant retiré dans une région calme de l'Angleterre loin du fracas du business lié au cinéma, Mike Hodges ne tourne que deux ou trois films par décennie. En 1998, il savoure le succès, principalement aux États-Unis, de Croupier, polar crépusculaire qui révèle l'acteur anglais Clive Owen, doté d'une prestance et à la carrure élégante. 

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Ce film est interdit aux moins de 18 ans.