PREMIERS LONGS METRAGES REMARQUÉS
Little Bird (Kauwboy)
Jojo, dix ans, est souvent livré à lui-même. Il découvre un jour auprès
d'un arbre un bébé choucas tombé du nid. Il le recueille et l'élève en
cachette. Son père, gardien de nuit, mène le jour une existence
orageuse, où les silences interminables sont brisés d'accès de colère.
Quant à sa mère, célèbre chanteuse de country, Jojo ignore quand elle
rentrera. Ce petit oiseau, pourtant plus fragile que lui, va lui donner la force d’affronter la réalité…
* Prix du meilleur premier film au Festival de Berlin 2012
Prix du meilleur premier film au dernier festival de Berlin, Little Bird
se construit en kaléidoscope d'instants, souvent glanés parmi les
souvenirs du réalisateur Boudewijn Koole. Courses éperdues dans les
herbes folles, aventures à vélo, méditations dans la baignoire,
premières heures du premier amour se croisent et se superposent pour
peindre le quotidien de l'enfant en tissage contrasté de désillusions et
de rêves. Des unes aux
autres, aucun parasitage : le monde imaginaire de Jojo, le filtre
bleu-verdure qu'il semble poser sur toute chose, ne l'empêchent pas d'en
savoir sur le monde aussi long que son père. Plus long même, car il vit
encore lorsque l'adulte y erre. L'enfant, ses rêves déployés en
étendards, cherche, trouve et réinvente mille et une manières de s'y
faire une place.
Laissant à
ses jeunes acteurs toute latitude – ou presque – d'improviser dans les
décors et situations qu'il leur prête comme autant de terrains de jeu,
Boudewijn Koole les garde libres d'insuffler à son histoire leur énergie
singulière. De leçon, il
n'en faut guère attendre, pas plus que de blâme, pas plus que de pitié
artificielle : le film est dur à sa manière, dans sa détermination à ne
rien cacher de ce qui fait souffrir l'enfant. Il peint le père sans
forcer le trait, sans l'adoucir. N'offre pas vraiment de clef, moins
encore de solution. Montre et observe. Donnant
aux petits les forces que les grands se prêtent à tort, il rappelle
avec lucidité et bienveillance que l'on n'est jamais moins naïf qu'à dix
ans, même lorsqu'on parle à un oiseau pour oublier les longs silences
d'un père. lemonde.fr
C’est par la mise en scène que Boudewijn Koole parvient à donner à son
film non seulement de la légèreté mais surtout une vraie personnalité.
Tout d’abord grâce à ses cadrages audacieux, laissant parfois les
humains complètement hors-champ ou les réduisant à un simple membre.
Mais surtout grâce à son montage serré et syncopé, n’ayant peur ni de la
vitesse (parfois) ni des silences (surtout). Bien plus que de simples
effets de style gratuits, c’est surtout la manière du film de ne pas
être dupe du sentimentalisme excessif qui guettait son histoire
d’amitié. Sa manière à lui de respirer un grand coup, et nous avec. A ce
niveau-là c’est une réussite car Koole fait preuve d’une vraie présence
derrière la caméra. filmdeculte.com
Boudewijn Koole, cinéaste néerlandais, a notamment aussi réalisé Happily ever after en 2016 et Sonate pour Roos en 2018.
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