PREMIERS LONGS METRAGES REMARQUÉS
Voyages
Riwka a soixante-cinq ans. Son car d'excursion tombe en panne sur une route entre Varsovie et Auschwitz. Dans le tumulte des conversations en yiddish, l'angoisse pousse aux débordements. A la recherche d'une cousine perdue de vue depuis de longues années, Vera, vieille Russe de quatre-vingts ans seule au monde et étrangère à tous, parcourt le convoi. Elle se perd jusqu'à l'épuisement. Et enfin, dans un dernier bus, par hasard, elle rencontre Riwka.
A travers le périple de trois femmes hantées par la Shoah, ce premier film exceptionnel tisse les liens invisibles d'une mémoire.
* Prix Louis Delluc, 1999
* César du Meilleur premier film et du Meilleur montage, 2000
Après Madame Jacques sur la Croisette, Emmanuel Finkiel continue de filmer les dernières traces de la civilisation yiddish. Pourtant, l’auteur de Voyages
n’est pas un témoin à strict usage communautaire, mais s’affirme plus
simplement et plus universellement comme un très bon cinéaste.
Avec
Voyages, il livre un premier long métrage à la force de suggestion
impressionnante et de grande maîtrise, qui fut l'un des plus beaux
moments de la Quinzaine des Réalisateurs du dernier Festival de Cannes.
Un film triptyque, aux frontières poreuses, qui dessine trois portraits
de femmes hantées par des deuils impossibles et reliées par une même
béance, celle de l'Holocauste, en trois pays, la Pologne, la France et
Israël. Longtemps assistant, Emmanuel Finkiel est précis sur ce qu'il veut ou ne
veut pas et se révèle fortement agacé et surpris par l'adjectif
"documentaire" accolé à Voyages. Un malentendu qui tient à
l'authenticité qui se dégage de chaque geste, parole, regard, qui tient
au contexte dans lequel sont ancrés ses personnages depuis sa première
réalisation. Voyages parvient à rencontrer l'expérience du spectateur
par sa façon constante de faire appel à ses perceptions. Et c'est là sa
superbe réussite. Sophie Bonnet. Lesinrocks.com
Emmanuel Finkiel commence sa carrière en 1979, comme
assistant-réalisateur. Un emploi qui lui permettra d'apprendre auprès
des plus grands : il travaillera ainsi avec Jean-Luc Godard sur Nouvelle Vague en 1989, Krzysztof Kieslowski sur Trois couleurs - Bleu, Blanc, Rouge en 1993 et 1994, ou Bertrand Tavernier sur L'Appât en 1995. Puis il passe lui même derrière la caméra et réalise en 1995 Madame Jacques sur la Croisette,
court-métrage autour d'un des sujets récurrents de son œuvre, la
shoah. Primé dans de nombreux festivals, il obtient notamment le César
du meilleur court-métrage en 1997 et le prix de la qualité CNC. En 1999,
il réalise son premier long, Voyages,
également récompensé : il obtient le césar du premier film et du
meilleur montage 2000. Après plusieurs courts-métrages, il réalise, en
2001, son second long-métrage, Casting, en reprenant les bandes des auditions de ses deux précédents travaux. Parallélement à sa carrière derrière la caméra, Emmanuel Finkiel est occasionnellement acteur : on peut ainsi le voir dans Le Pont des arts d'Eugène Green en 2004 ou dans De battre, mon cœur s'est arrêté de Jacques Audiard, en 2005. En 2009, il revient à ses premières amours en réalisant un troisième long-métrage, Nulle part, terre promise.
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