Une petite ville d’Iran au bord de la mer Caspienne. Nahid a l’air d’être libre, mais elle ne l’est pas. Jeune divorcée désargentée, elle vit seule avec son fils de 10 ans. Selon la tradition iranienne, les enfants sont confiés aux pères en cas de divorce. Si elle a pu garder son fils, c’est en jurant à son ex-mari de ne jamais se remarier. Mais il y a cet homme rencontré, moderne et amoureux…

* Prix de l’avenir dans la catégorie "Un certain regard" au Festival de Cannes 2015

Nahid est un film humaniste avant tout. Ce drame puissant, doublé d'un magnifique portrait de femme, révèle une réalisatrice à suivre.  Les Fiches du cinéma

A travers son héroïne, c’est la lente transition d’un pays où les mères veulent rester femmes que filme Ida Panahandeh. Une héroïne fière, débrouillarde, combinarde s’il le faut. Nahid n’est pas une sainte, ce qui ajoute encore à la vitalité du film. Si elle se fait au sens propre des cheveux blancs (son ex-mari, infantile et instable, croit qu’elle s’est fait des mèches), les foulards avec lesquels elle couvre sa tête ont des couleurs qui changent au gré de ses humeurs. Même en plein vent, sur cette plage, Nahid ne baisse la tête devant personne.  Son premier film, Nahid, est le magnifique portrait et l’histoire d'une femme qui refuse de s'incliner devant le choix que lui impose la société. Un film féministe ? La réalisatrice reste prudente sur le maniement du terme (une pratique à haut risque en Iran) mais bouscule tous les tabous.

Rencontre avec la réalisatrice à Paris.  A 36 ans, Ida Panahandeh est comme son héroïne, une femme forte. On la rencontre à Paris, alors qu’elle met la dernière main au scénario de son deuxième film. "Être femme et cinéaste en Iran, c’est doublement compliqué ?" "Non, être une femme cinéaste ne rend pas les choses plus difficiles. C’est même plutôt le contraire. Il y a une sorte de discrimination positive dans la mesure où nous sommes encore minoritaires dans le cinéma iranien, même si de plus en plus nombreuses à réaliser depuis dix ans. Quand je vais frapper à la porte d’un producteur pour demander un financement, je suis en général bien accueillie. Une femme, c’est important pour la vitrine." Nahid est un film engagé, voire féministe. N’avez-vous pas eu de difficultés à obtenir les autorisations de tournage ? Les censeurs n’y ont rien trouvé à redire ?" "Non, une fois qu’on a exposé le sujet, assez sensible, le bureau de la censure nous a convoqués mon coscénariste et moi. Lors de cette réunion, on a vraiment abordé tous les sujets. Pour obtenir le feu vert, il s’agissait de persuader les censeurs qu’il n’y aurait pas de récupération politique. Le sujet était ce qu’il était mais, leur a-t-on dit, la dimension humaine  allait l’emporter sur un discours politique virulent. Une fois qu’ils l’ont compris, ils nous ont laissé faire. Je crois que c’est un des ressorts du fonctionnement du cinéma iranien : Asghar Farhadi critique le système en profondeur, mais il ne le fait pas de manière frontale, plutôt à travers un questionnement de fond." Télérama

Ida Panahandeh est née en 1979 à Téhéran. Elle est diplômée en réalisation et photographie. Elle a commencé à faire des films quand elle était étudiante à l’Université des Arts de Téhéran et a réalisé plusieurs courts métrages. Elle a ensuite été invitée à diriger des téléfilms pour la télévision d’état iranienne ce qui lui a valu d’être primée dans différents festivals de télévision nationaux. En 2009, elle a été conviée à participer au programme « Talent Campus » du festival de Berlin avec son court métrage Cockscom flower. En tant que réalisatrice, elle a toujours été sensible à la condition des femmes et a toujours essayé de faire évoluer le point de vue du public sur les droits des femmes. Ida Panahandeh acquiert une notoriété internationale en 2015 lorsque Nahid, son premier et seul long-métrage depuis, est présenté dans la catégorie Un certain regard au Festival de Cannes.

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