CHRONIQUES HISTORIQUES, POLITIQUES ET SOCIALES
Les mains en l'air
22 mars 2067, Milana se souvient de ce qui lui est arrivé, il y a soixante ans. En 2009, Milana, d’origine tchétchène, est élève en classe de CM2 à Paris. Ses copains, sa bande, ce sont Blaise, Alice, Claudio, Ali et Youssef. Mais un jour Youssef, qui n’a pas de papiers, est expulsé. Puis, c’est au tour de Milana d’être menacée. Se sentant alors en danger, les enfants décident de réagir. Ils prêtent serment de toujours rester ensemble et organisent un complot pour sauver Milana.
La force du « nous » : un thème cher à Romain Goupil, que cet ancien
trotskiste ne cesse, film après film, de revisiter avec son énergie
d’éternel soixante-huitard. Pour lui, le clan haut comme trois pommes
des Mains en l’air, c’est un peu les enfants, les
petits-enfants de tous les militants qu’il a filmés auparavant. Et puis
il y a Cendrine, une adulte qui ne réfléchit pas, qui s’engage, qui
décide de recueillir Milana pour la sauver d’une possible expulsion. « On l’accueille, c’est tout »,
répond-elle à son mari, avec un entêtement rêveur et magnifique. Dans
la vie, bien sûr, Cendrine se heurterait à des monceaux de difficultés, à
des montagnes de paperasse. Pas dans ce conte, cette ode au
militantisme buissonnier, aux résistants en herbe. Guillemette Odicino. Télérama.fr
Romain Goupil est né en 1951 à Paris. Militant trotskyste,
Romain Goupil l’est depuis le lycée. Il a 17 ans lorsqu’il crée les
Comités d’action lycéens en mai 68. Il sera ensuite de tous les combats
politiques au côté de la Ligue Communiste. Le cinéma, comme le combat
politique, il est en quelque sorte né dedans. En effet son père était
cadreur puis chef opérateur. Le jeune Romain apprend le métier en tant
qu’assistant de Jean Luc Godard, Chantal Ackerman et Roman Polanski. Il
réalise son premier film en 1982 Mourir à 30 ans , sorte de
journal intime filmé qui, contre toute attente, devient un succès
public, reçoit la Caméra d’or à Cannes et le César de la meilleure
première œuvre. En 1992, il se rend à Belgrade et à Sarajevo durant le
siège, tombe amoureux de cette ville et s’y installe. Parallèlement il
réalise une trilogie à travers laquelle il dresse un bilan personnel et
générationnel Lettre pour L . (1993) ; A mort la mort ! (1998) et Une pure coïncidence
(2002). En 2002, il surprend en prenant position pour l’intervention
américaine en Irak, le militant habitué au collectif se retrouve seul
contre tous. Il s’arme alors de sa caméra, se rend en Irak et revient
avec le film documentaire intitulé Quotidien Bagdad quotidien (2004).
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